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Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Depuis 2008, nous pouvons observer un retour des approches critiques en sciences sociales. Il suffit de penser à l’importance des travaux de David Harvey (2009, 2010) et de David McNally (2009, 2013) sur la crise financière des dernières années. On assiste aussi à un retour de la critique dans le discours scientifique, entre autres par l’organisation de tables rondes lors de la conférence internationale de la Urban Affairs Association en 2008, qui a mené à la publication d’un ouvrage collectif, ou de l’apparition de nouvelles revues scientifiques telle que Justice spatiale/Spatial Justice, ainsi que le renouveau de publications plus anciennes comme Critical Planning et Antipode.

Les approches critiques présentées dans ces travaux se penchent sur les caractéristiques du développement de la société capitaliste à travers ses cycles de crise et de restructuration. Elles intègrent à l’analyse les dynamiques de pouvoir, de domination et d’inégalités sociales engendrées par ces cycles. Elles visent à déconstruire les mécanismes qui produisent ces dynamiques. En études urbaines et régionales, les approches critiques sont utilisées notamment dans l’étude des politiques urbaines et plus récemment dans l’étude de différentes questions touchant le logement, l’embourgeoisement ou encore ne planification urbaine inclusive.

Il reste que de trop nombreux travaux récents en sciences sociales sont peu territorialisés et encore moins à l’échelle locale. Or, les différentes échelles territoriales sont aux prises avec ces déstructurations et restructurations de leurs activités économiques et sociales créées par les dynamiques engendrées par le développement de la société capitaliste. Celles-ci ont eu des répercussions directes sur les restructurations économiques et spatiales, alimentant les injustices sociales et spatiales dans nos villes et nos régions, d’où notre intérêt pour une réflexion collective sur le renouveau des approches critiques en études urbaines, régionales et territoriales.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue


Communications orales

Session 1

  • L'embourgeoisement (gentrificaiton) dans les études urbaines latino-américaines : une analyse critique de la production scientifique récente
    João Carlos Monteiro (UQAM - Université du Québec à Montréal), Eduardo Augusto Wellendorf SOMBINI (UNICAMP - Universidade Estadual de Campinas)

    L'utilisation du concept de gentrification fut répandue dans les études urbaines latino-américaines dans la dernière décennie, en grande partie comme résultat de l'appel de chercheurs anglophones pour le développement des études comparatives « nord/sud ». Cette communication propose une réflexion critique de cette adoption en analysant les travaux scientifiques publiés à propos des transformations des quartiers centraux des métropoles brésiliennes. Est le terme « gentrification » le plus approprié pour décrire ces transformations? À partir d'une révision bibliographique, nous discutons cette problématique, en nous appuyant sur l'idée que cet événement global se métamorphose en fonction des spécificités nationales et des caractéristiques locales. Nous soutenons que les réalités sociales, économiques et territoriales, particulières à chaque métropole, exigent une appropriation plus complexe que celle de la plupart des travaux analysés. Ainsi, parler de gentrification en Amérique latine exige des médiations théoriques et conceptuelles qui sont négligées par la littérature scientifique internationale, majoritairement formulée à partir des réalités des pays du nord global.

  • Les régions québécoises dans le contexte de la globalisation : comment saisir les dynamiques de développement ou de marginalisation des territoires?
    Suzanne Tremblay (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Dans les dernières décennies, les études critiques sur la dynamique de la globalisation ont montré que celle-ci a connu une accélération continue et rapide et que cette globalisation a eu des effets sur la restructuration des espaces nationaux où dominent aujourd'hui les villes globales (Sassen,S. 2009) avec une hiérarchisation marquée des territoires en pôle central, village et arrière-pays (Veltz, 1996). Cette communication traitera de la situation socio-économique de différents territoires au Québec notamment les régions québécoises et certains villages et quartiers en dévitalisation de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Dans le contexte d'austérité et de centralisation qui prévaut actuellement au Québec, ce type d'études sur la spatialisation des données socio-économiques apparaît des plus pertinents pour saisir les répercussions des politiques publiques sur le développement ou la marginalisation des territoires.

  • Sortir la critique de la ville, et la ville de la critique : une approche par les espaces périphériques
    Yann Fournis (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Les travaux critiques s'intéressent largement à la place des populations dans la ville, mais se sont peu penchés sur le rôle des habitants dans les espaces ruraux – enjeu essentiel, pour au moins trois raisons. D'abord, la focalisation moderniste des sciences sociales sur la ville et l'urbain (certes heuristique) s'est longtemps contentée d'une conception traditionnelle des espaces autres, qui a ignoré les mobilisations proprement rurales à vocation émancipatrice. Ensuite, en dépit d'une urbanisation croissante, une part substantielle de la population vit dans des zones rurales ou périphériques, où elle réagit à une forme spécifique de globalisation par des actions collectives requérant des analyses originales. Enfin, se pose l'enjeu du politique des habitants, de la construction des habitants par les politiques spatiales par lesquelles les États pilotent le développement de ces espaces périphériques selon des objectifs extérieurs. Ce triple questionnement quant à l'existence d'hétérotopies rurales, de communautés émancipatrices et de politiques revanchistes d'inspiration urbaine est porteur pour les études territoriales, poussant l'interrogation sur la place des habitants dans l'espace selon un double mouvement intellectuel : la question de la néo-libéralisation contemporaine demande de sortir à la fois la ville de la critique (une critique plus localisée) et la critique de la ville (une critique plus universelle).

  • Discussion
  • Pause

Communications orales

Session 2

  • Revoir le droit à la ville avec le petit bout de la lorgnette pour en réaffirmer la portée critique
    Mathilde Bigo (Université Rennes 2), Raymonde Sechet (Université Rennes 2)

    Le renouveau des approches critiques favorise la relecture de Lefebvre. Notre proposition d'intervention vise à montrer que pour garder sa pertinence, son concept de droit à la ville doit être élargi à tous les types de rapports sociaux et à une diversité d'enjeux sociaux, dont le vieillissement. Pour cela, nous partons d'un objet restreint mais qui permet de discuter de droit à l'appropriation et à la participation :les modalités de rencontres entre les personnes âgées, les villes balnéaires et les promenades de bord de mer. Largement investies par les femmes âgées, les promenades balnéaires sont des ressources pour le maintien de leur présence en ville. L'accès à ces espaces d'interactions sociales en fait un cadre favorable à l'inclusion sociale et un garant du droit à la ville à l'heure de la vieillesse. Cette étude empirique met en évidence que l'accessibilité est un préalable à toute idée de justice spatiale.

  • Appel au droit à la ville et à la participation citoyenne : une nécessaire distanciation critique pour mieux appréhender les mouvements urbains
    Anne Latendresse (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Rapports de pouvoir sur une artère commerciale montréalaise en
    Charlotte Montfils-Ratelle (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    David Harvey affirme que l'objectif premier de l'État néolibéral est de créer un climat propice au commerce pour favoriser l'accumulation du capital. Le modèle du Business Improvement District américain, qui incarne la restructuration des rapports entre l'État et le marché, vise à procurer aux consommateurs un espace harmonieux (propre, sécuritaire et amical) inspiré des standards contemporains de qualité de vie urbaine. Certains regards critiques argumentent que le BID est fondé sur des représentations dominantes de l'espace et qu'il peut renforcer des arrangements politiques exclusifs qui marginalisent les citoyens à faible revenu et les petits commerces. Dans le cadre de cette étude, nous nous intéressons à l'articulation des rapports de pouvoir entre les acteurs impliqués dans le développement économique des artères commerciales à Montréal, à partir
    des représentations des commerçant(e)s. Nous mobiliserons la lentille intersectionnelle pour élever l'analyse au-delà d'un examen des rapports de classe.

  • Discussion

Assemblée générale

Dîner


Communications orales

Session 3

  • Perroux critique de Schumpeter : quels apports pour les études régionales et urbaines?
    Danielle Lafontaine (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Avec comme arrière plan l'évolution des études régionales, urbaines et territoriales au Québec, notre communication concernera l'introduction proposée en 1935 par François Perroux (1903-1987) à l'un des ouvrages parmi les plus importants de Joseph Schumpeter (1883-1950): Theorie der wirtschaftlichen Entwicklung (Théorie de l'évolution économique). C'est à partir des années 1980 que les travaux de Schumpeter ont commencé à connaître une large diffusion internationale. Souhaitant présenter un exposé voulu à la fois synthétique et critique de l'ouvrage de Schumpeter, Perroux laisse un témoignage au sujet de plusieurs défis pouvant entourer un travail d'énonciation d'une pensée critique. Tout en dégageant d'abord ceux-ci, nous montrerons ensuite de quelle façon la « réserve » exprimée par Perroux au sujet de cette « œuvre » peut soutenir des conceptualisations enrichies des sources, des processus et des formes émergentes de l'innovation dans leurs rapports avec les transformations socio-économiques et spatiales contemporaines.

  • Transdisciplinarité et théorie critique : l'épistémologie du tourisme comme objet d'étude tel que constitué par les chercheurs
    Marcelino CASTILLO NECHAR, Dominic Lapointe (UQAM - Université du Québec à Montréal), Celeste NAVA JIMÉNEZ

    Cette recherche est le résultat d'une enquête auprès de différents chercheurs dans le domaine du tourisme au Mexique, en Argentine, au Brésil et au Canada. Le principal objectif est d'opérer un rapprochement méthodologique pour construire le tourisme comme un objet d'étude dans une perspective transdisciplinaire et critique. Les points abordés sont : a) Construction des objets d'étude et des méthodes de recherche sur le tourisme, b) la transdisciplinarité du tourisme comme objet d'étude, c) une lecture critique de l'objet d'étude tourisme tel que constitué par les chercheurs.

  • Discussion
  • Pause

Communications orales

Session 4

  • Le miroir aux alouettes de l' « inclusion » : produire du logement social en temps d'austérité et de mixité (Québec/France)
    Fabien Desage (Université Lille 2)

    Depuis une dizaine d'année, en France et au Québec, la fixation d'un taux minimum de logements sociaux par commune et/ou par opération nouvelle semble devenu l'un des instruments privilégié de développement du logement social. Ces taux sont contraignants en France et incitatifs au Québec, mais procèdent d'une logique semblable, valorisant la mixité sociale et insistant sur les opportunités de développement que fourniraient les opérations privées, dans un contexte de disette budgétaire. L'une des originalités de cette politique consiste à faire des communes résidentielles déficitaires et/ou des promoteurs privés les nouvelles cibles et vecteurs privilégiés de la construction de logements sociaux. Autrement dit, de placer au cœur du dispositif un ensemble d'acteurs traditionnellement réfractaires au logement social. Si ces derniers ont d'abord contesté ces objectifs, nos recherches indiquent qu'ils s'y sont assez largement ralliés dans la période plus récente. Comment expliquer cette « conversion » apparente ? Nous montrerons notamment que l'acceptation du principe d'un « taux minimum de logements sociaux » n'a été consentie par ces traditionnels « veto groups » qu'à la condition implicite d'en restreindre l'accès aux habitants issus de la commune (France) ou aux demandeurs sélectionnés par le réseau coopératif (Québec). Autrement dit, d'en exclure les populations les plus « indésirables » et stigmatisées.

  • Queer Mile-End : la contestation relationnelle des identités LGBT et la production générationnelle des nouveaux quartiers
    Julie Podmore (John Abbott College)

    La formation récente de quartiers « queer » en d'hors les villages gais suggère des changements dans les relations entre les générations LGBT et des espaces urbains au centre-ville. Bien que le marché foncier urbain ait certainement façonnent ces changements, la redéfinition des identités sexuelles par les nouvelles générations de LGBT joue également un rôle dans la production de certains de ces quartiers. Comme la recherche ailleurs commence à manifester, le rejet du village gai par des jeunes sous-cultures « queer » est un processus relationnel de la construction d'identité dans l'espace. À Montréal, le quartier Mile-End a été produit comme une alternative au village gai au cours de la dernière décennie, plus précisément le lieu d'une jeune sous-culture « queer » dans la ville. S'appuyant sur des entretiens avec des jeunes adultes LGBT (sous 30 ans) qui vit dans Mile-End (et ses quartiers adjacents comme Petite-Patrie, Villeray et Parc-Extension), cette présentation examine ce processus dans le contexte montréalais où, en plus des changements générationnels et l'embourgeoisement, la politique linguistique joue un rôle important. L'analyse se concentrera sur leurs interprétations d'identités sexuelles et des générations par rapport aux espaces LGBT à Montréal.

  • Discussion

Communications orales

Session de clôture


Cocktail

Cocktail