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Charlotte Biron, Stagiaire en journalisme scientifique
Du musée en ligne jusqu’aux banques de périodiques, les bibliothèques numériques sont un ensemble vaste et hétéroclite. Lyne Da Sylva, professeure à l’EBSI, dresse le portrait de ces jeunes institutions en pleine expansion.

8 mai 2012, 80e Congrès de l'Acfas – Oubliez les rayons poussiéreux de livres à reliure de cuir. Les nouvelles bibliothèques regroupent beaucoup plus que des livres. On y retrouve des vidéos, des illustrations, des logiciels, des musiques... Et elles tiennent dans la mémoire de silicium des ordinateurs. Bienvenue dans le monde de la bibliothèque numérique.

« Mais sans modalités pour effectuer des recherches, une bibliothèque numérique n’est qu’un ramassis de documents », affirme Lyne Da Sylva, professeure à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information à l’Université de Montréal (EBSI). Les métadonnées, c’est-à-dire tout le vocabulaire descriptif élaboré pour les moteurs de recherche, permettent entre autres d’établir des points de jonction entre des éléments de nature différente. Par exemple, pour lier un vidéo sur YouTube et un poème, il faut qu’il existe des mots clefs (« chaton », « rhododendrons », « amour fou »).

Le colloque Bibliothèques numérique au carrefour des disciplines et des institutions est une occasion pour les acteurs de toutes les disciplines concernées de se réunir. « Nous voulons qu’il y ait du réseautage et des échanges de connaissances. Nous voulons que les invités repartent avec des numéros de téléphone. Nous voulons qu’une communauté autour de la bibliothèque numérique émerge », lance Lyne Da Sylva.

L’évènement rassemble effectivement des points de vue très diversifiés. Chaque institution considère le phénomène à partir d’un angle différent. « Du côté des archives, par exemple, on cherche bien évidemment à assurer la pérennité des ressources numériques de la meilleure façon possible. En bibliothéconomie, on veut garantir une diffusion des objets numériques dans le respect du droit d’auteur. En muséologie, le défi est de transmettre l’essence d’une exposition, soit l’expérience spatiale et interactive », énumère la professeure. 

Et la bibliothèque numérique fut...

Mme Da Sylva commence l’histoire des bibliothèques numériques avec Gutenberg, pas Johannes, l’inventeur de l’imprimerie, mais bien le projet du même nom créé en 1971. Le Projet Gutenberg est une des premières collections numériques de livres et de documents. Ainsi, avant même le World Wide Web de 1991, des archives et des collections de documents existaient en version numérique. Le terme digital library apparaît en 1994, alors que la création du controversé projet Google Books arrive en 2004, dix ans plus tard.

Aujourd’hui les bibliothèques numériques désignent un ensemble extrêmement vaste et hétéroclite. Lyne Da Sylva dresse une liste impressionnante : des banques de périodiques (Érudit, Perse, Repère), de livres (Gallica, Gutenberg, Google Books), d’images (Getty Images / BANQ), de matériel audiovisuel (INA, YouTube), d’œuvres musicales (le gramophone virtuel, Memory Project), d’outils pédagogiques (Respel, Eurêka), de composantes logicielles (CPAN), des collections de musées (Europeana, Musée de l’Hermitage, Musée virtuel de la Nouvelle-France), des dépôts institutionnels (Papyrus, Archipel, Polypublié)... Et cet éventail de collections s’élargit rapidement.

Quant à l’avenir, Lyne Da Sylva parie sur une incursion massive des gens d’affaires (avec tous les risques qui en découlent), sur la multiplication des langues, sur une croissance de l’interopérabilité, sur l’intégration de disciplines. Bref, elle prédit sans trop de risques une expansion des bibliothèques numériques.

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  • Charlotte Biron
    Stagiaire en journalisme scientifique

    Actuellement étudiante de baccalauréat en littératures de langue française, Charlotte Biron a écrit pendant trois ans au Quartier Libre. Elle a complété un stage à l’étranger avec Radio-Canada à Moscou, une expérience marquante, puis a débuté en vulgarisation scientifique dans Forum, le journal institutionnel de l’Université de Montréal, en 2012. L’Acfas est une occasion en or de continuer d’écrire sur la science et de l’intéresser aux projets de chercheurs fascinants.Photographie, Mariève VautrinAprès avoir complété un baccalauréat en journalisme et un certificat en création littéraire, Mariève décide d’entreprendre des études de deuxième cycle en sociologie à l’Université de Montréal. Passionnée par les expériences issues du travail de terrain, elle s’intéresse particulièrement aux inégalités sociales, à l’exclusion et aux rapports de pouvoir entre les êtres. Aussi perçoit-elle le journalisme comme une profession riche de rencontres et de découvertes, profession lui permettant de mettre de l’avant tant sa curiosité que sa créativité.

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