425 - Violence sexuelle : regards académiques et pratiques

Le mouvement #MeToo et ses suites ont contribué à populariser le concept de consentement et à mettre en lumière ses rapports étroits avec la prévention des violences sexuelles (Moyano et coll., 2023). Toutefois, depuis déjà plusieurs décennies, le concept fait l’objet de discussions, particulièrement au niveau juridique et au niveau de ses implications philosophiques et sociologiques. Il sera question en premier temps d’expliquer comment les récentes conversations qui entourent la notion de consentement, particulièrement en éducation, diffèrent ou se rapprochent de celles théorisées à l’intérieur de différents champs de savoir (juridique, sociologique, philosophique) (Beres, 2014; Hickman et Muehlenhard, 1999; Hörnle, 1998; Hurd, 1996). Dans un deuxième temps, nous analyserons de quelle manière ces diverses conceptions influencent ou limitent la compréhension du consentement en contexte scolaire. Enfin, nous établirons un lien entre l'enseignement du consentement dès le primaire et le potentiel de prévention des violences sexuelles (Benham-Clarke et coll., 2022; Hall, 2019; Schneider et Hirsch, 2018).

Dans le cadre de mon mémoire, j’ai exploré comment le #MoiAussi est venu modifier la perception que j’avais de certains événements qui se sont produits dans ma vie en leur attribuant un sens nouveau. De fait, le dialogue ouvert au sujet des violences sexuelles m’a permis de recadrer ce que je croyais « anecdotique » et « personnel » dans un contexte plus grand, et d’ainsi prendre conscience des violences sexuelles vécues à l’adolescence et au début de l’âge adulte. Ancrée dans une démarche autoethnographique, cette démarche permet d’informer sur les réalités liées à la violence sexuelle, principalement lorsqu’elle est vécue à l’adolescence et lorsque la prise de conscience arrive plus tard dans la vie. En effet, à ce moment-là, que reste-t-il de nous même? Dans un premier temps, j’explore le choc identitaire que cause la prise de conscience de la position de « victime » alors que le narratif que l’on s’est toujours raconté à propos de nous-même est en rupture complète avec la réalité. Plus tard, j’observe la question du désir ou non de dénoncer et des options qui s’offrent à une personne qui réalise l’ampleur des violences vécues et des traumas qui continuent de l’habiter. En somme, c’est la richesse de l’approche autoethnographique que je souhaite mettre de l’avant en ce qui concerne la recherche sur les violences sexuelles, puisqu’elle permet d’accéder aux expériences intimes, aux discours qui se situent dans les marges et aux intersections de différentes oppressions.

Cette présentation porte sur la voix de femmes francophones en milieu minoritaire du Nouveau-Brunswick, les liens entre leurs expériences de violence sexuelle et leur accès aux services en français. Elle répondra à la question suivante : Quelle est la trajectoire de demande d'aide des femmes francophones victimes de violences à caractère sexuel et comment les services d'intervention en français répondent à leurs besoins ? Cette recherche qualitative est ancrée dans une approche féministe et narrative. À travers les récits de femmes, il sera possible de ressortir les histoires individuelles et les contextes sociaux particuliers dans lesquels celles-ci essaient de survivre à l’expérience de violence sexuelle. Les résultats nous permettent de constater que le développement des services en violence sexuelle au Nouveau-Brunswick est assez récent et, ceux-ci sont principalement concentrés dans les centres urbains et ne sont pas toujours offerts en français. Considérant que l’adaptation à la culture et à la langue est un facteur influençant l’efficacité de l’intervention, il est préoccupant de constater que les participantes ne bénéficient pas du même accès aux services d’intervention spécialisés, au matériel de sensibilisation et de prévention dans leur langue. Il s’agit de comprendre comment l’accès aux services à des impacts sur leur quotidien.

La prolifération des gangs armés à Port-au-Prince, plus particulièrement dans les zones vulnérables entraîne de nombreux déplacements de population et une augmentation des violences à caractère sexuel (VCS) envers les femmes et les filles. Cependant, peu de données existent sur ce phénomène et sur les expériences vécues par ces victimes. Cette étude qualitative vise donc à analyser les VCS commises par les gangs armés à Port-au-Prince, à travers le témoignage d'une dizaine de femmes et filles déplacées, victimes ou témoins de ces violences, ainsi que des entretiens semi-structurés avec des intervenant· e· s d'organisations locales ou internationales qui soutiennent et prennent en charge les victimes et survivantes de VCS. L’étude documente les différentes formes de VCS subies, les conditions de leur perpétration, ainsi que leurs conséquences psychologiques et sociales telles que rapportées par ces femmes, filles et les professionnel· le· s les accompagnant. Les obstacles à la dénonciation et à la prise en charge des victimes sont également examinés. L’analyse permet d'élaborer des recommandations en matière de prévention et de soutien aux victimes de VCS dans un contexte de gangs armés. Cette étude est novatrice car elle documente un aspect peu exploré des recherches sur les VCS en Haïti. Ses retombées potentielles sont doubles : elle vise à accroître la reconnaissance des victimes dans l’espace public et à améliorer les interventions psychosociales à leur égard.

Les médias sont souvent responsables de définir les VACS dans la société. Toutefois, certains continuent de propagerles mythes et les mauvaises définitions des VACS. D’ailleurs, certain.e.s journalistes mentionnent que seules les VACSconsidérées comme exceptionnelles méritent d’être rapportées, par exemple lorsque la victime est un homme et quel’agresseuse est une femme ou que le crime est macabre et sensationnel. Dans cette présentation, qui porte sur ma recherche doctorale, j’ai l’intention de démontrer comment les discours médiatiques canadiens informent le lectorat sur les violences à caractère sexuel commises par des athlètes masculins. Cette recherche est ancrée dans une perspective féministe intersectionnelle et mobilise l’analyse féministe et critique du discours. Les principaux résultats révèlent que les discours médiatiques n’accordent pas beaucoup d’espace aux survivantes, mais qu’en revanche, ils se concentrent plutôt à établir une réputation positive de l’athlète agresseur auprès du public. Les discours médiatiques accordent également beaucoup de place aux conséquences des VACS chez les athlètes agresseurs et leurs équipes, mais très rarement à celles pour les survivantes ou la société. Ainsi, je terminerai la présentation en proposant des recommandations aux médias qui traitent des violences à caractère sexuel commises par des athlètes masculins.

Prenant appui sur des résultats d’une recherche menée auprès d'intervenantes psychosociales oeuvrant avec des personnes considérées en situation de handicap cognitif, la présentation propose d’entrevoir différemment la prévention de la violence sexuelle pour ce groupe de la population. Alors que le discours dominant sur la gestion des risques tend à opposer la protection des personnes, à la reconnaissance des droits sexuels, l’auteure propose de repenser la prévention à travers une perspective politico-relationnelle, qui questionne notamment les notions de vulnérabilité et de citoyenneté. À travers l’Approche des relations d’autonomie (Diotte, 2021) et le concept de dignité du risque (Perske, 1972), l’auteure offre des pistes pour intégrer ce que le discours sur la gestion du risque antagonise. La présentation s’interroge donc sur les possibilités d’accès à la citoyenneté sexuelle pour les personnes en situation de handicap cognitif, sans pour autant perdre de vue la plus grande prévalence de violence sexuelle vécue par ces dernières.

Recherche Multidimensionnelle en Haïti : Mettre en avant les résultats de recherches spécifiques à Haïti concernant la violence sexuelle. Expliquer comment les réalités haïtiennes influent sur les expériences des victimes. Aborder également les défis et les opportunités uniques liés à la recherche dans un contexte socioculturel haïtien. * Initiatives de Prévention en Milieu Scolaire : Présenter les travaux de l'organisation EVEIL_Haïti, notamment notre série de formations dans les écoles haïtiennes sur le harcèlement. Partager les approches novatrices et les succès rencontrés dans la sensibilisation des élèves, enseignants et parents, soulignant ainsi l'importance de l'éducation préventive. * Table Ronde Prospective avec une Dimension Haïtienne : Participer activement à la table ronde prospective en apportant des contributions spécifiques à la réalité haïtienne. Identifier les besoins particuliers du pays en matière de prévention et d'intervention, et élaborer des recommandations concrètes pour les instances décisionnelles haïtiennes. Cette contribution vise à positionner Haïti au cœur des discussions sur la violence sexuelle, en soulignant la pertinence des recherches et des pratiques innovantes, et en contribuant activement à l'élaboration de solutions adaptées à notre contexte. Notre engagement continu avec EVEIL_Haïti illustre notre détermination à créer un impact significatif dans la lutte contre la violence sexuelle en Haïti.

L’adolescence : on pense peut-être d’abord à cet âge où on commence à découvrir notre personnalité et nos limites. C’est aussi à cet âge que certains jeunes sont ciblés pour le recrutement à des fins d’exploitation sexuelle. C’est pour cette raison qu’en 2022, Action ontarienne contre la violence faite aux femmes a lancé sa nouvelle campagne de sensibilisation innovatrice, Beaux mensonges : une plateforme interactive multimédia qui incite les jeunes à reconnaître les signes de l’exploitation sexuelle sous toutes ses formes. Lors de cet atelier d’une heure, Michelle Petersen et Astrid Fournier présenteront les stratégies employées dans cette campagne pour rejoindre les adolescentes et adolescents, un public particulièrement difficile à rejoindre. Elles décriront notamment comment l’usage de la narration par biais de microfictions et d’audiodrames permet d'enseigner intuitivement aux jeunes à comprendre les risques et, dans une optique de prévention des méfaits, à les réduire.