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Normand Labrie, Fonds de recherche du Québec – Société et culture

Réponse au texte La recherche saisie par le vide de la langue gestionnaire

Monsieur Gingras,

Dans votre article, vous soulevez ce qui vous apparait être des incongruités des informations disponibles à propos du programme Soutien aux équipes de recherche, en vous référant à deux documents, soit le Guide de rédaction des demandes de subventions (septembre 2011) destiné aux services de recherche des établissements et la description du programme, mis en ligne en avril 2013 dans le site Web du FRQSC.

Les deux documents concernent respectivement le concours de l’automne 2012 et le concours de l’automne 2013. Entre ces deux concours, des changements substantiels ont été apportés dans les règles et critères d’évaluation du programme, la plupart desquels sont à la source des impressions de « confusion » que vous soulevez. Je conviens d’entrée de jeu que le Guide de rédaction aurait dû être retiré du site Web du Fonds, n’étant plus en phase avec les règles actuelles du programme. Cela dit, au printemps, le Fonds a diffusé à grande échelle les modifications du programme sur son site web, a fait une présentation publique exhaustive du programme le 9 avril 2013 à Montréal (en webdiffusion simultanée) et a mis en ligne un document de référence clarifiant les attentes et promulguant de nombreux conseils en lien avec la présentation d’une demande de subvention dans ce programme.

Le volet Émergence

À propos des exigences en lien avec le volet Émergence du programme Soutien aux équipes de recherche, la nécessité de démontrer qu’existent des collaborations antérieures à la soumission d’une demande de subventions découle d’une requête formulée à maintes reprises par les comités de pairs qui ont fait l’évaluation des équipes lors des derniers concours. À la lumière des commentaires et suggestions formulés par les comités d’évaluation, l’exigence de cinq collaborations distinctes impliquant au moins deux membres réguliers au cours des cinq dernières années et s’inscrivant dans au moins deux des catégories proposées est apparue adéquate aux membres du conseil d’administration du Fonds. Cela dit, et selon les commentaires qui nous sont acheminés, il est possible que les catégories proposées soient moins aptes à témoigner de collaborations effectives pour les chercheurs de domaines particuliers. Au terme du présent concours, nous réévaluerons au besoin cet aspect du programme.

Quant aux types d’activité (autres que celui de la production de connaissances comme telle) qui peuvent contribuer à la préparation de la programmation scientifique, et autorisée dans la grille budgétaire que réalisent les équipes en émergences soutenues par le Fonds, notons que le programme actuel précise que ce financement :

  • …permet aussi le rehaussement des niveaux d’activité et de collaborations de l’équipe sur divers plans, par exemple la réalisation de publications, l’obtention de financements, l’organisation d’évènements, l’intégration des étudiants et de la relève en recherche et la consolidation de partenariats, le cas échéant.

L’évaluation du bilan des équipes du volet Renouvellement

Dans les règles du programme, l’évaluation du bilan d’une équipe en demande pour un renouvellement de sa subvention porte en effet sur la « Quantité, variété et qualité des activités et des réalisations collectives attribuables à la subvention obtenue ». La formulation de ce critère impose aux comités de pairs de ne surtout pas limiter l’évaluation de l’équipe à sa seule production de connaissances. En revanche, et en sus des autres activités et réalisations de l’équipe, les comités s’attardent à la production de connaissances en analysant, parmi les activités de recherche ou de publications menées en collaborations, la nature du financement obtenu pour les réaliser, la qualité des supports qui les ont diffusées, la reconnaissance qu’obtient l’équipe, etc. Par contre, la qualité de l’articulation théorique, méthodologique et conceptuelle de chaque projet de recherche ne fera pas l’objet de l’évaluation par les comités de pairs; ils sont évalués et financés par d’autres agences.

Le programme Soutien aux équipes de recherche

J’aimerais ici réitérer que le programme Soutien aux équipes de recherche, que ce soit pour le financement d’équipes en Émergence, en Fonctionnement ou en Renouvellement, vise les activités entourant le déploiement d’une programmation de recherche et non un projet de recherche. Tel que précisé dans le programme : « Se distinguant d’un projet de recherche, la programmation scientifique réfère à une thématique de recherche explorée selon des axes spécifiques et regroupant eux-mêmes des projets de recherche qui sont ou seront financés par le biais d’autres sources de financement. La programmation scientifique est conçue de façon à permettre son évolution dans le temps. Elle est articulée en vue de favoriser une contribution significative et collective des membres aux différents travaux et activités de l’équipe.»

Le conseil d’administration du Fonds a historiquement fait le choix d’offrir des possibilités de financement unique au Canada, destinées seulement aux chercheurs du Québec et complémentaires aux autres financements disponibles pour les chercheurs québécois. Dans cette visée de complémentarité, avec les Fonds fédéraux notamment, le Fonds offre deux programmes dits d’infrastructure. D’une part, le programme des Regroupements stratégiques qui finance les grands ensembles multidisciplinaires et multi-universitaires de chercheurs fédérés par une thématique large. D’autre part, et de manière plus modeste, le programme Soutien aux équipes de recherche dont il est ici question offre un financement d’infrastructure à échelle réduite répondant à un besoin exprimé de longue date par la communauté scientifique : de petites équipes, mono/multi disciplinaires et mono/multi universitaires. À deux échelles distinctes, l’une et l’autre de ces infrastructures tirent leur pertinence de la nécessité de coordonner des initiatives scientifiques structurées.

Le budget du Fonds pour le soutien à ces infrastructures a peu augmenté au cours des dix dernières années. En revanche, le nombre de demandes de subvention est quant à lui en hausse constante. Dans ce contexte, des choix stratégiques qui s’imposent au conseil d’administration se traduisent dans les règles des programmes offerts. L’annonce de la nouvelle Politique nationale de recherche et d’innovation laisse cependant entrevoir une bonification du budget du Fonds.

Par ailleurs, le Fonds a amorcé une évaluation externe de sa programmation. La complémentarité de ses programmes par rapport aux autres possibilités offertes aux chercheurs du Québec, tout comme la capacité du Fonds à atteindre les objectifs qu’il se fixe dans sa planification stratégique sont au cœur de cette démarche.

Soyez assuré que je demeure toujours à l’écoute de la communauté de la recherche en sciences sociales et humaines, en arts et lettres, attentif à ses besoins et ouvert à ses suggestions pour faciliter la compréhension des chercheurs qui doivent remplir des demandes de subvention. Avec la nouvelle mouture du programme Soutien aux équipes de recherche, nous serons particulièrement attentifs aux commentaires des évaluateurs qui auront à analyser, l’hiver prochain, les demandes qui auront été soumises au Fonds.

Je vous prie de bien vouloir croire, Monsieur Gingras, en l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Normand Labrie, directeur scientifique du Fonds de recherche du Québec – Société et culture


  • Normand Labrie
    Fonds de recherche du Québec – Société et culture

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