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Le mardi 14 mai 2024

Le discours dominant sur la psychiatrie dans les sociétés occidentales propose que l’asile soit une institution du passé et que nous vivions dans une ère de désinstitutionnalisation des asiles psychiatriques. Ce discours suppose que nous sommes arrivés à un point où les « malades mentaux » ont des droits et sont traités avec dignité, et où les contentions physiques et chimiques sont des mesures exceptionnelles déployées envers les « patients » afin de les protéger ou de protéger autrui. La psychiatrie dit aider et soutenir les personnes en détresse; par contre la réalité est tout autre.

Aux États-Unis et au Canada, l’utilisation des trois principales formes d’internement, à savoir l’évaluation d’urgence de l’état mental d’une personne, l’internement involontaire et les ordonnances de traitement communautaire, a augmenté au cours des dernières décennies. Pour de nombreuses personnes, la rencontre avec ce dispositif psychiatrico-carcéral est catastrophique. En plus des nombreuses morts de personnes en détresse aux mains de la police à la suite des soi-disant « contrôles de bien-être », les « effets secondaires » des traitements psychiatriques et des contentions physiques et chimiques conduisent à une mort prématurée. En effet, la psychiatrie a toujours été liée aux questions de la vie et de la mort des patients psychiatriques en définissant qui était a/normal, quelles vies méritaient d’être vécues et quelles vies méritaient d’être oubliées ou tuées. Dans nos sociétés contemporaines néolibérales, cette obsession du complexe psychiatrico-carcéral pour l’a/normalité se traduit par l’exclusion et l’exécution systémique de strates populationnelles, telles que les Noirs, les Autochtones, les pauvres, les gens considérés comme ayant une sexualité ou un sexe déviants, etc. C’est dans ce contexte que s’inscrit notre colloque. Il constitue un lieu de réflexion au sujet de la relation entre la psychiatrie, la violence et la mort dans une perspective interdisciplinaire : historique, géographique, philosophique, antiraciste et postcoloniale.

En nous appuyant sur les théories développées par Frantz Fanon, Judith Butler, Achille Mbembe et d’autres, nous proposons de réfléchir à l’abolition de la psychiatrie, de retracer sa brutalité et d’exposer les séquelles contemporaines qu’elle a engendrées. Il faut mieux comprendre le rôle de la psychiatrie dans les processus de criminalisation, de maintien de l’ordre et de surveillance à partir des connaissances sur l’histoire de la psychiatrie et sur ses effets dévastateurs contemporains. Se situant aux croisements de la réflexion théorique et de l’action politique, cette approche permet de relever les atrocités humaines attribuables au complexe psychiatrico-carcéral afin de comprendre comment elles définissent le présent (colonialisme, esclavage, génocide, psychiatrie).

 

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Sur place et en ligne
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Colloque

Section 600 - Colloques multisectoriels

Responsables

  • Jean-Laurent Domingue
    Université d’Ottawa
  • Thomas Foth
    Université d’Ottawa
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Avant-midi

08 h 00 à 10 h 20
Communication orale
Communications orales
Session 1 : L’histoire du pouvoir psychiatrique
/ Sur place et en ligne
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4013
08 h 00
Mot de bienvenue
08 h 35
Une comptabilité de la santé mentale canadienne : le cas du Comité National Canadien pour l’Hygiène Mentale (1918-1958)
Antoine Fabre (Université Paris Dauphine-PSL)
09 h 15
Pause
09 h 20
Un projet d’antipsychiatrie au Québec : rêves et désillusions de l’Abri d’Érasme (1974-1999)
Alexandre Klein (Université d’Ottawa)
10 h 00
Pause
10 h 20 à 11 h 45
Communication orale
Communications orales
Session 2 : Le pouvoir psychiatrique vécu et théorisé (1)
/ Sur place et en ligne
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4013
10 h 20
Science ouverte, éducation ouverte et approche patient-partenaire : 3 solutions clés en remplacement du système psychiatrique actuel
Marilou Bourque (Université Laval)
11 h 00
Pause
11 h 05
Vers une pensée politique de l’affect : enjeux épistémologiques et luttes militantes
Léna Dormeau (Université Rennes 2)

Dîner

11 h 45 à 12 h 30
Diner
Dîner
Dîner libre
Uniquement sur place
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4013

Après-midi

12 h 30 à 14 h 15
Communication orale
Communications orales
Session 3 : Le pouvoir psychiatrique vécu et théorisé (2)
/ Sur place et en ligne
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4013
12 h 30
Imaginer des utopies (non) psychiatriques : Troubles alimentaires et rétablissement aux intersections de la violence et de la libération collective
Megan Blanche (Université d’Ottawa)
13 h 10
Pause
13 h 20
Présentation des résultats d’une étude concernant la prise en compte de la spiritualité dans les services de santé mentale alternatifs au Québec
Caroline Mailhot (UdeM - Université de Montréal)
14 h 00
Pause
14 h 15 à 15 h 45
Communication orale
Communications orales
Session 4 : Le pouvoir psychiatrique et des perspectives professionnelles
/ Sur place et en ligne
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4013
14 h 15
Entre contrôle social et pratique soignante : expérience d’infirmiers et infirmières qui pratiquent en contexte de coercition psychiatrique
Etienne Paradis-Gagné (UdeM - Université de Montréal), Pierre Pariseau-Legault (Université du Québec en Outaouais), David Pelosse (Université du Québec en Outaouais), Myriam Cader (Université de Montréal)
14 h 55
Pause
15 h 00
Contrer le pouvoir psycho-légal : L'influence méconnue des rapports d’Évaluation fonctionnelle dans l’évaluation du risque à la Commission d'Examen
Pier-Luc Turcotte (Université d’Ottawa), Édith Perrault (Université d'Ottawa)
15 h 40
Pause
15 h 45 à 16 h 45
Communication orale
Communications orales
Discussion libre sur l’abolition de la psychiatrie
/ Sur place et en ligne
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4013
Discutant-e- : Megan Blanche (Université d’Ottawa), Marilou Bourque (Université Laval), Léna Dormeau (Université Rennes 2), Antoine Fabre (Université Paris Dauphine-PSL), Alexandre Klein (Université d’Ottawa), Caroline Mailhot (UdeM - Université de Montréal), Etienne Paradis-Gagné (UdeM - Université de Montréal), Pier-Luc Turcotte (Université d’Ottawa)
16 h 45 à 17 h 00
Communication orale
Communications orales
Mot de la fin
/ Sur place et en ligne
Bâtiment : Pavillon des Sciences sociales (FSS)
Local : FSS 4013
16 h 45
Mot de clôture