Le débat entre partisan·es de la violence et de la non-violence divise les mouvements sociaux depuis leur avènement. En raison de l’association essentialiste entre femmes et non-violence, il prend une tournure différente au sein des mouvements féministes, présumés d’emblée comme étant pacifiques. Pourtant, nombre d'entre eux ont fait et font usage de la violence pour résister ou pour survivre, dont l’exemple le plus pertinent est celui des suffragettes britanniques. Ainsi s’est forgée la notion d’autodéfense féministe, qui permet de remettre en question la binarité simpliste entre violence et non-violence. Peu étudié par les théoriciennes féministes, qui s’intéressent davantage à la violence contre les femmes qu’à la violence des femmes, ce sujet reste tabou, alors même qu’il fait selon moi partie de notre héritage féministe. Mon travail consistera ainsi une réflexion sur la place de la violence dans les mouvements féministes. Il s’agira de se demander comment (re)définir la violence dans une perspective féministe, particulièrement à partir des travaux de philosophes féministes marxistes, décoloniales, et/ou abolitionnistes du système pénal. En effet, j’avance que les perspectives féministes peuvent nous permettre d’aller au-delà de la définition traditionnelle de la violence en science politique, qui se limite trop souvent à la violence physique ou psychologique, sans prendre en compte ses aspects structurels ni la façon dont la violence est genrée et racialisée.
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