5a. Résumé
Malgré les progrès en matière d’égalité des droits, de reconnaissance des diversités et d’un souci d’inclusion des personnes marginalisées, la sexualité entre femmes demeure investie de préjugés. Les femmes ayant des relations sexuelles avec d’autres femmes (FARSAF) se voient constamment confrontées à des discours contradictoires, empreints d’idées reçues, héritées de l’Église catholique, des politiques morales et de la psychanalyse. Tantôt dépravées, idéalisées dans des dynamiques libertines, tantôt reléguées au domaine de l’affectivité intime sans potentiel érotique réel, ces femmes doivent naviguer au travers d’un contexte tendant vers la ré-invisibilisation de leurs attirances homoérotiques. À l’ère d’un déploiement technomédiatique, les représentations de la sexualité FARSAF restent largement confinées dans une sous-culture d’initiées. Les résultats préliminaires de l’enquête terrain seront présentés. Les données collectées par le biais d’entretiens semi-dirigés seront analysées grâce à une approche croisant la théorie des représentations sociales, le modèle des scripts sexuels et une perspective féministe intersectionnelle. L’auteur.e releva une série d’impacts, tant individuels que collectifs, face à la rareté des modèles et l’absence de transmission de scripts propres à la sexualité entre femmes. Par essais-erreurs, les participantes réussirent à coconstruire, avec leurs partenaires, un univers sexuel et sensuel unique, orienté sur un mode exploratoire des désirs mutuels.