Les signes religieux participent des expériences de l'islam en contexte minoritaire. Les musulmans sénégalais sont statistiquement de plus en plus présents au Québec, mais sont moins visibles que d’autres communautés ethnico-nationales appartenant à l’islam. Pourquoi? Quelles sont les matérialités qui participent à leur expérience de l’islam? Sont-elles des signes religieux? Nous nous concentrons, ici, sur une communauté, la Mouridiyya, et sur un signe qui a attiré notre attention, soit les portraits des guides religieux mourides, les cheikhs. Présentés sous formes matérielles et numériques dans les espaces privés des disciples, certains portraits s’invitent publiquement, sur les espaces numériques ou sur des t-shirts ou des pendentifs, par exemple. Nous voulons nous demander : comment les portraits des cheikhs façonnent-ils une rhétorique visuelle de soumissions aux normes de la Mouridiyya? Quelles sont les caractéristiques qui permettent de les penser ou non comme des signes religieux, dans le contexte québécois de la Loi 21? Notre terrain se fait sous la forme de participation observante et d’entrevues avec des hommes et des femmes, à Montréal et en région en 2022-2023. Dans le cadre de cette communication, nous présentons des résultats préliminaires. Au niveau social, notre recherche veut rendre compte de la pluralité des islams vécus au Québec et participer à l’avancement des connaissances sur les modalités de visibilité de l’islam et de la définition du signe religieux.
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