5a. Résumé
Le Sénégal est un pays de l'Afrique de l'Ouest dont la population est composée de 95 % de musulmans. En raison de plusieurs facteurs d'ordre culturel, religieux et politiques, la question des droits des femmes y est prépondérante (Coulon, 1981, Diop (dir), 2002). Le rapport de collaboration entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel traduit une compréhension commune du fonctionnement de la laïcité à la sénégalaise (Ndiaye, 2012; Samson, 2013). Cette relation de complicité entre les deux pouvoirs (politiques et religieux) est problématique et comporte des obstacles au Code de la famille. Notre recherche vise à problématiser le principe de la laïcité de l’État du Sénégal ainsi que son incidence sur le Code de la famille de 1972. Ainsi les objectifs consistent à analyser les modèles de laïcité (Baubérot & Milot, 2011) qui s'affrontent, tout en montrant en quoi le rapport de collaboration de l'État et du religieux constitue un obstacle à l'émancipation des femmes et son empreinte sur le Code de la famille (Mbow, 2010, 2011). D'autre part, nous analyserons la problématique de l'Islam et de la laïcité (Bernatchez, 2022; Bozdémir, 1996). Notre méthodologie consiste à analyser la problématique du modèle de laïcité à partir des théories de l'intersectionnalité (Bilge, 2009, 2014, 2015). Les résultats finaux ont montré en quoi les modèles de séparation et de collaboration semblent convenir le mieux pour évoquer la situation au Sénégal (Sow Sidibé et coll., 2006).