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91e Congrès de l'Acfas
Auteur et co-auteurs
Juan Godenzzi
UdeM - Université de Montréal
5a. Résumé

Le pouvoir associatif de la langue devient souvent un instrument de dissociation. Dans les relations entre interlocuteurs, on constate des modes d'interaction qui oscillent entre l'hospitalité et l'hostilité. Par « hostilité linguistique », on entend l'aversion à la présence d'une autre langue, ou de certaines de ses caractéristiques. Dans les sociétés marquées par leur passé colonial, les locuteurs de l'espagnol ont tendance à mépriser les locuteurs des langues originaires. Par « hospitalité linguistique », on entend une relation de mutuelle reconnaissance et de réciprocité entre les langues. En prenant le cas de trois migrants issus de différents peuples natifs (quechua, aymara et mapuche), nous présentons leur expérience et leur perception de la discrimination linguistique et de l'acceptation mutuelle, tout en identifiant des traits linguistiques de leurs discours attribuables à la situation de contact : instabilité des voyelles i/e et o/u; neutralisation du genre et du nombre; fréquence élevée de l'utilisation des diminutifs. Tous ces phénomènes, associés à l'origine de leurs locuteurs, prédisposent à l'exercice de la discrimination; mais aussi quelques traits du contact ont été adoptés par une bonne partie des hispanophones monolingues non migrants. Bref, l'étude montre comment le contact linguistique opère dans la dynamique des sociétés racialement hiérarchisées, traversé par les hostilités et les hospitalités.


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