5a. Résumé
Cette communication s'appuie sur une recherche doctorale en cours qui examine les mécanismes sociaux à l’origine des inégalités raciales observées face au VIH et au sida en France, où les personnes noires présentent une incidence du VIH plus élevée que la population générale (Marty et al., 2018).
Dans une approche critique et intersectionnelle, nous avons réalisé 70 entretiens entre janvier 2022 et février 2023 dans les métropoles parisienne (N = 48) et toulousaine (N = 22), auprès de « professionnel·les » des secteurs sanitaire et social et d'« individus » noir·es âgé·es de 18 ans et plus. D'une part, nous avons interrogé les pratiques professionnelles comme facteur d'amélioration de l'accès aux services sociaux et de santé ou, au contraire, de défavorisation. D'autre part, nous avons interrogé les opinions et l'expérience du VIH des individus (rétrospective et actuelle), leurs trajectoires générales de santé et leurs conditions de vie.
Nos analyses mettent en lumière l’impact de l’allophonie sur les parcours sanitaires et sociaux des personnes en France. Tout d’abord, les allophones sont désavantagées dans toutes les procédures administratives et le recours à l’interprétariat professionnalisé n’est pas systématique. Certain·es professionnel·les n’y ont jamais recours, ce qui dégrade sensiblement la qualité des soins prodigués, quand d’autres demandent à des proches de patient·es ou à des collègues de traduire les échanges, compromettant ainsi la confidentialité.