5a. Résumé
Les recherches archéologiques qui furent effectuées en Égypte au cours des XXe et XXIe siècles ont permis de mettre au jour une quantité importante de documents papyrologiques et épigraphiques datant de l’Antiquité. Le corpus des textes magiques coptes, qui est constitué de plus de 600 témoins provenant de ces fouilles, offre aux chercheurs une fenêtre par laquelle un aspect important de l'univers religieux des Égyptiens peut être étudié. Il permet de mieux comprendre, dans ses nuances, ses fécondités et ses limites, la transition de la population de l'ancienne religion égyptienne au christianisme, transition qui demeure encore aujourd’hui un sujet complexe. En effet, les papyrus magiques coptes présentent un type d’expériences religieuses que l’on tend à qualifier de « magique ». Celles-ci semblent témoigner, au-delà de l'étiquette qu'on leur attribue et de l’ambiguïté qui les entoure, de la continuité et de la christianisation de certaines pratiques héritées de la piété traditionnelle. Par l’étude de cas de deux manuscrits, l’AMS 9 et le KOPT 686, qui proviennent de périodes charnières de l'histoire religieuse de l'Égypte (c'est-à-dire de l'apogée et du déclin du christianisme et de la langue copte), nous proposons de montrer, dans cette communication, comment certains de ces usages préchrétiens ont survécu et se sont transformés en contexte chrétien et leurs impacts, à l’interne et à l’externe, sur l’Église et son développement en Égypte.