5a. Résumé
Dans les pays occidentaux, la santé mentale revêt une valeur centrale depuis quelques décennies. L’Organisation mondiale de la santé aura contribué à en élargir la définition en suggérant qu’elle correspond à « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté » (OMS, 2013, p. 42), et non à l’absence de maladie. Préoccupation des cliniciens, particulièrement des psychiatres et des psychologues, la santé mentale est devenue, dans le cadre de la première vague de coronavirus, un enjeu social particulièrement saillant. Entre le 13 mars et la fin août 2020, quelque 350 publications ont été diffusées dans les quotidiens La Presse, Le Devoir et Le Journal de Montréal. Comment ces médias francophones ont-ils contribué à la publicisation des enjeux de santé mentale ? Quels discours ont été émis durant cette première vague de coronavirus et quels cadres interprétatifs ont-ils fait entrer dans l’espace public médiatique ? Partant d’une analyse de discours réalisée à l’été 2020 dans le cadre d’un stage Mitacs, et prenant appui sur une définition phénoménologique de l’espace public (Breton et Proulx, 2006 ; Quéré, 1992), la communication proposée mettra en relief les résultats d’une analyse thématique et diachronique ayant permis de documenter les articulations discursives du coronavirus et de la santé mentale.