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Luc Bonneville, Université d’Ottawa
Dans le milieu universitaire, celui de l’enseignement et de la recherche, ce "dépassement de soi", ce "toujours plus" et cette "dispersion quotidienne", sont repérables par l’observation d’individus toujours pressés, asservis à la montre et qui vivent l’urgence au quotidien.

De nombreux travaux font état d'une multiplication des contraintes, tensions et pressions chroniques qui caractériseraient désormais les milieux de travail. Ce serait là le résultat d’une transformation en profondeur des modes d’organisation du travail. Une restructuration globale des organisations – autant du secteur privé que public – qui définirait une nouvelle société/économie.

Le travail des professeurs d’université n’y échappe pas. En effet, depuis des années, on voit se multiplier leurs témoignages au sujet des contraintes structurelles qui pèsent sur eux et qui les poussent à se dépasser constamment, pour répondre à des exigences qu’ils décrivent comme étant de plus en plus lourdes et nombreuses.

Ces témoignages sont symptomatiques d’un ensemble de transformations largement mis en lumière dans la littérature scientifique. D'ailleurs, le présent aperçu de cette littérature en dit long sur les conditions de l'hypertravail où s'entremêlent, entre autres, un  idéal exacerbé de performance, une urgence généralisée produite et maintenue par les TIC ainsi qu’une université valorisant l’excellence dans tous les domaines. Un  « toujours plus, toujours mieux » qui ne peut mener qu'à l'hypertension...

Ce tour de littérature a servi de mise en contexte d'une recherche qualitative sur les pressions vécues et exprimées par les professeurs eux-mêmes, publié dans la revue Questions de communication en 2014.

Stress, fatigue et dépression chez les professeurs

Dans leur ouvrage Faculty Stress, consacré au stress chez les professeurs d’université, David R. Buckholdt et Gale E. Miller montrent que, « contrairement à l’opinion généralement admise dans la société, les professeurs vivent souvent davantage de stress que les membres d’autres professions » (traduction de l’auteur). De fait, depuis plusieurs années, on observe une tendance à l’apparition de problèmes liés à cette « anxiété de performance » qui résulterait notamment d’une pression temporelle de plus en plus forte, résultat d’un nombre croissant de tâches à effectuer dans des temporalités de plus en plus courtes et de la présence d’échéanciers toujours plus serrés. D’ailleurs, les TIC accentueraient cette « accélération », si ce n’est une urgence généralisée, qui oblige les gens à être le plus réactif possible1. Les conséquences organisationnelles, communicationnelles et individuelles sont nombreuses, d’où justement le « stress » chronique qui en découle et qui serait même, « dans des organisations complexes comme l’université, en augmentation considérable ». Plusieurs auteurs vont même jusqu’à évoquer le fait que l’omniprésence du « stress » serait devenue la « norme »2. Selon l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université3, le secteur universitaire serait à « haut risque »! En particulier chez les jeunes et nouveaux professeurs.

Les TIC accentueraient cette "accélération", cette urgence généralisée, qui oblige les gens à être le plus réactif possible.

Tel que précisé par Pierre Lebuis4, « les nouvelles professeures et les nouveaux professeurs sont projetés dans une culture organisationnelle et dans des pratiques gestionnaires qui n’étaient pas celles qu’ont connues leurs collègues à leur entrée à l’université, que celle-ci remonte à plus de trente ans ou même à seulement une dizaine d’années. La (sur)valorisation de la recherche crée une pression énorme en début de carrière et se répercute dans la difficulté à équilibrer la tâche à l’égard des autres composantes qu’elle comporte, alors même que les sollicitations sont également nombreuses et exigeantes à cet égard, notamment pour la préparation de nouveaux cours et la participation à de nombreux comités ».

Dans le même ordre d’idées, Éric George5 souligne que les professeurs sont confrontés à « des étudiants et étudiantes de plus en plus nombreux, à la nécessité de faire des recherches subventionnées, sans oublier les tâches administratives qui tendent à être lourdes »6.

L’université productiviste

Depuis au moins trois décennies, les universités font l’objet d’une transformation importante de leurs missions qui s’accompagne d’une réorganisation toute aussi importante de leurs activités. Si l’on suit l’histoire sociale, politique et économique du 20e siècle, à la manière de Béatrice Fleury et Jacques Walter (2013), cette transformation globale s’accompagne d’une volonté de rendre « plus productif » le travail dans les organisations publiques, reproduisant la manière dont on conçoit la productivité du travail dans le secteur privé (faire plus, avec moins). Dans les discours qui émanent autant des médias que du milieu des affaires, on évoque tour à tour : la « nécessité » de réduire la taille de l’État et les dépenses consacrées aux services publics (éducation, santé, etc.), l’« urgence » de conduire les travailleurs à faire plus, avec moins et plus rapidement, dans un « effort » de rationalisation du travail.

Déjà dans les années 1980-90, plusieurs ont vu en cela l’expression d’une société néolibérale en cours d’installation8. Et les universités n’ont évidemment pas été épargnées9, comme l’évoque à juste titre Arnaud Mercier dans son texte Dérive des universités, périls des universitaires (2012). Elles font face à des « changements majeurs et des défis considérables »10 sous l’impulsion d’une « logique utilitariste et instrumentale qui inspire l’ensemble des entreprises dans nos sociétés modernes »11. Des tendances qui seraient d’ailleurs significatives non pas uniquement d’un « dérapage » – pour reprendre le terme d’Arnaud Mercier (2012) –, mais d’une transformation structurelle beaucoup plus profonde12.

Intensité, rapidité, compétition

Depuis plusieurs années, on parle de plus en plus de l’avènement d’un nouvel environnement social et économique qui se traduirait par une radicalisation de l’idéal de performance. Cette performance se conjuguerait avec la possibilité de faire « toujours plus, toujours mieux »14. D’ailleurs, de nombreux travaux effectués dans ce domaine rappellent que cet idéal, devenu idéologie, se traduit par un « culte » de l’excellence. Ainsi Vincent de Gaulejac et Nicole Aubert (1990) ont-ils montré comment, à partir des années 1980, certaines organisations en sont venues à se reconfigurer autour de nouvelles logiques managériales qui s’imposeront aux travailleurs de manière violente en obligeant ceux-ci à se dépasser constamment. Or, ce phénomène serait caractéristique de l’hypermodernité.

Pour Nicole Aubert (2008a : 24), l’hypermodernité est le « fruit de la mondialisation de l’économie et de la flexibilité généralisée qu’elle entraîne, avec ses exigences de performance, d’adaptabilité et de réactivité toujours plus grandes, induisant une modification profonde de nos comportements ». Comme le précise encore l’auteure, « hyper est une notion qui désigne le trop, l’excès, l’au-delà d’une norme ou d’un cadre. Elle implique une connotation de dépassement constant, de maximum, de situation limite »15.

L’hypermodernité est le "fruit de la mondialisation de l’économie et de la flexibilité généralisée qu’elle entraîne, avec ses exigences de performance, d’adaptabilité et de réactivité toujours plus grandes, induisant une modification profonde de nos comportements", Nicole Aubert.

Au fondement de ces observations, se pose le travail dans les entreprises autant que dans les organisations publiques, qui tend à s’intensifier – nous l’avions déjà constaté dans le secteur de la santé16 – en poussant les individus à se surpasser constamment « pour faire mieux que les autres »17. Car la tendance est à la concurrence, et les organisations sont en « guerre » (c’est-à-dire en guerre économique) pour paraphraser Vincent de Gaulejac (2005 : 10). Ainsi les pressions pour que les travailleurs soient le plus productif possible sont omniprésentes.

Travailler tout le temps et partout

Sur le terrain, cela se traduit par des comportements « d’excès »18 qui consistent à vouloir en faire toujours plus dans un temps toujours plus court et à être réactif, d’où ce comportement qu’on voit apparaître et qui consisterait à « violenter » le temps dans la mesure où, notamment à l’aide des technologies de l’information et de la communication (tic), on travaille tout le temps et partout!

En effet, le travailleur « hypermoderne » est généralement « hyperconnecté », c’est-à-dire qu’il œuvre dans un milieu de travail fortement « technologisé » : insertion dans des réseaux en ligne, usage de plateformes numériques, de médias sociaux, de systèmes d’information, etc. Or, on sait que l’usage des différents dispositifs (téléphone portable, ordinateurs, smartphones) permettant un branchement souvent en continu conduit parfois l’individu qui vit dans l’excès à des situations d’urgence, de souffrance, de stress, d’épuisement, etc.19. Ce qu’Arnaud Mercier (2012 : 224) met aussi au banc des accusés, dans la mesure où les TIC « permettent d’étendre quasi à l’infini le temps de travail disponible ». Ainsi ajoute-t-il que « les « temps morts » liés aux trajets, aux attentes peuvent être occupés à régler des problèmes par téléphone, à pianoter sur un ordinateur portable ou un smartphone » (ibid.). À cela s’ajoute la présence d’environnements de travail (ou situations de travail) dans lesquels les travailleurs sont confrontés à énormément de « dispersion »20. Caroline Datchary21 considère la « dispersion au travail » comme toutes les « situations de travail où la personne est fréquemment confrontée à des engagements multiples dans un empan temporel serré » .

Dépassement et surpassement de soi

Cet environnement global de travail pousse au dépassement et surpassement de soi. Bien entendu, cette « idéologie de la performance »22 n’est pas spécifique au secteur universitaire et au travail professoral, sauf que celui-ci n’y échappe justement pas alors qu’on aurait pu croire l’inverse.

En effet, dans le milieu universitaire, celui de l’enseignement et de la recherche, ce « dépassement de soi », ce « toujours plus », cette « dispersion quotidienne », etc., sont repérables par l’observation d’individus toujours pressés, asservis à la montre et qui vivent l’urgence au quotidien, à l’image de ce que Valérie Carayol (2005) avait déjà observé dans plusieurs secteurs d’activité sociale et humaine. Or, comme l’indiquait Jean-Pierre Pinel23 concernant les professeurs, « les impératifs de production et d’agir dans l’instant suscitent un mode de fonctionnement psychique réglé par l’urgence qui contrevient aux processus psychiques exigés par la recherche ». Qu’à cela ne tienne, le « rendement » des professeurs est souvent évalué en fonction de la quantité de textes « produits » et des subventions obtenues. Ce qui contribue à créer une pression de plus en plus forte sur ces mêmes professeurs d’université (particulièrement chez les jeunes), favorisant ainsi une pression à la productivité qui passe par une augmentation du nombre d’heures travaillées autant que par une intensification du travail à l’intérieur même d’un segment de temps donné. D’où, d’ailleurs, l’importance que tend à prendre le « multi-tâches » (multi-tasking) dans ce type d’environnement de travail. D’ailleurs, selon Arnaud Mercier (2012 : 223), la profession de professeur d’université serait de fait en « proie à l’agitation multitâche. Si cela s’est d’abord manifesté dans les sciences de la nature, on en voit aussi les répercussions dans les sciences humaines et sociales (shs) et dans les arts ».

Des services publics « productifs »

Nous devons comprendre que les contraintes et les pressions vécues par les professeurs trouvent leur origine dans le contexte que nous venons de décrire et qui conduit au « productivisme ». Dans nos travaux de recherche, nous avons déjà montré que la productivité est au cœur même de cette volonté politique de restructurer les services publics.

Il en va de la reproduction élargie du capital, chose qui est en filigrane du texte d’Éric George (2013) et de Gilles Labelle, Éric Martin et Maxime Ouellet (2013). Comme l’a montré Jean-Guy Lacroix (1982 : 157-159), voilà un peu plus de 30 ans, la variation des salaires dans le produit intérieur brut (PIB) et la variation du PIB « indique[nt] clairement que le rythme de l’accumulation est tendanciellement freiné par ces salaires qui suivent, qui au fil des luttes maintiennent leur part dans le PIB mais dont la position structurelle par rapport au Capital et au contrôle social demeure inchangée. Cela a comme conséquence d’exercer une pression constante sur le Capital, lui bloquant la possibilité d’accélérer le rythme de l’accumulation de façon à pourvoir à la nécessité d’augmenter la vitesse de renouvellement des conditions de rentabilisation/valorisation du Capital ».

Il faut faire "plus avec moins et plus rapidement", dit-on dans les discours officiels largement répandus depuis les années 1980.

Vers la fin des années 1970, la nécessité de trouver des voies de sortie à la crise structurelle assaillant le système fordiste-keynésiste est urgente, et débouche sur une attaque par le capital sur les « entraves » freinant la poursuite de l’accroissement du rythme de son accumulation. Ainsi plusieurs actions (qu’on va appeler « réformes », « réorganisations », « restructurations », etc.) visant à créer les conditions pour relancer la croissance de l’accumulation et la reproduction élargie du Capital sont-elles mises en place. Ces actions avaient, et ont toujours, pour objectif de : « 1) [...] de freiner le mouvement revendicatif [...] ; 2) de réorganiser l’appareil de production [...] ; 3) d’élargir la marchandisation pour étendre et approfondir la mise en valeur [...] ; 4) de réorganiser le système reproductif afin de rendre la production du sujet adéquate [...] ; 5) de transformer les conditions de production de la conscience et le contenu de la conscience sociale [...] ; et 6) de réorganiser l’intervention étatique et le rapport au politique de façon à mettre en place une nouvelle organisation de la violence légitime [...] » (ibid. : 105). Ainsi en arrive-t-on à cette idée (ou idéologie) qu’il faut faire « plus avec moins et plus rapidement », dit-on dans les discours officiels largement répandus depuis les années 1980 .

Ce sont ces exigences qu’on a vu apparaître non seulement dans le secteur de l’éducation, mais aussi dans ceux de la santé, des services sociaux et des services à la population de façon générale. En outre, pour le secteur de la santé (les services hospitaliers), du fait de l’importance dans l’ensemble des dépenses publiques, Jean Gadrey (1992 : 177) mentionnait déjà en 1992 qu’il constituait une cible pertinente de « restructuration » : « compte tenu de leur poids dans l’activité et dans les dépenses, les services hospitaliers semblent d’excellents candidats pour la recherche de “gains de productivité”, et la plupart des discours sur la maîtrise des dépenses de santé font état de l’existence de “gisements de productivité” qui, dans l’état actuel des choses, resteraient inexploités ». Or, c’est exactement de cela dont il s’agit pour le secteur universitaire, voire le secteur de l’éducation de manière plus large. Car, pour les tenants du néolibéralisme par exemple, les professeurs – considérés comme capital humain – « coûtent trop cher » et ne créent pas suffisamment de valeur. Il faut donc revoir la manière dont on pratique la profession, leur en demander davantage et exiger d’eux qu’ils soient imputables dans leurs moindres gestes.

Tronçonner les idées, multiplier les publications

Comme l’expliquent Maurice Tardif et Claude Lessard (2000 : 151) dans leur ouvrage consacré au travail enseignant de manière générale, « depuis le début des années 1990, ces exigences [liées à l’augmentation de la productivité] tendent encore à s’accroître, avec l’introduction des principes comptables : “en faire plus avec moins de ressources”, ou encore, “maintenir les mêmes services, en sabrant dans le personnel et les dépenses” ». Ce serait là l’une des conséquences directes, comme l’indique Julie Bouchard (2013 : 178), de la mise en application dans l’ensemble des pays industriels avancés du New Public Management.

Comme le montrent plusieurs auteurs, dont Vincent de Gaulejac (2010 : 83), le New Public Management n’est pas sans conséquence sur le travail puisqu’il est à la base d’une pression psychique intense sur les individus. Une pression qui découle justement du principe suivant lequel il faut faire « toujours plus, toujours plus rapidement ». Or, Insel Ahmet (2009 : 149) décrit en ces termes l’impact sur la « production scientifique » : « Pour maximiser l’objectif de publication, il ne faut surtout pas écrire des livres mais des papiers de plus en plus brefs, tronçonner les idées jusqu’à la plus petite unité de recherche publiable, recycler sa thèse sans fin. D’ailleurs, pour faciliter ce travail de recyclage, il faut dès le départ concevoir la thèse comme un recueil de “papiers standards” ». En bout de ligne, et nous allons dans le sens de la « critique » énoncée par Arnaud Mercier (2012), ce serait la qualité des conditions de travail des professeurs qui en serait affectée. Un constat qui est d’ailleurs repris par la majorité des auteurs ayant participé à cette discussion sur l’université contemporaine dans les 22e et 23e livraisons de Questions de communication (2013, 2014).

Cependant, la littérature autorise à aller un peu plus loin dans la « critique », puisque les nouvelles exigences structurelles qui s’imposent aux professeurs ont ceci de particulier qu’elles seraient aussi au cœur de la tendance à l’augmentation des problèmes de stress, de fatigue voire de dépression chez les professeurs, tel qu’énoncé dans la première partie du présent texte, Stress, fatigue et dépression chez les professeurs.

En conclusion

Dans son ouvrage publié 1988, L’université. Questions et défis, Laurent Laplante s’interrogeait déjà sur le travail en tant que tel dans les universités. Il affirmait notamment que « la charge de travail de travail du professeur d’université est, qu’on le veuille ou non, au cœur des plus importants débats sur l’utilité et l’avenir de l’université »24. Force est de constater, plus de vingt-cinq ans plus tard, que ce propos est toujours d’actualité. Notamment, la survalorisation de la recherche et de la publication au sein de l’université contemporaine va contribuer à exacerber la compétition entre professeurs25 qui connaissent bien le poids de la maxime publish or perish! Comme l’indique Éric George, cette maxime semble encore et toujours « plus vraie que jamais » (2013 : 242).

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  • Tardif M., Lessard C., 2000, Le travail enseignant au quotidien. Contribution à l’étude du travail dans les métiers et les professions d’interactions humaines, Bruxelles, De Boeck.
  • Viry L., 2006, Le monde vécu des universitaires, Rennes, Presses universitaires de Rennes.                 

  • Luc Bonneville
    Université d’Ottawa

    Luc Bonneville est détenteur d’un doctorat en sociologie de l’Université du Québec à Montréal. Après avoir complété une année de recherche postdoctorale au sein du Département d’administration de la santé de l’Université de Montréal, il poursuit en 2004 sa carrière comme professeur au Département de communication de l’Université d’Ottawa où il occupe aujourd’hui le rang de professeur agrégé. Il est aussi, avec Sylvie Grosjean, le co-fondateur et co-directeur du Groupe de recherche interdisciplinaire sur la communication organisationnelle (GRICO). Il est chercheur associé à l’Institut de recherche de l’Hôpital Montfort (Ottawa), chercheur associé au Centre de recherche CRISIS de l’UQAM et vice-président du CR « Sociologie de la communication » de l’Association internationale de sociologie (AIS). Auteur de plusieurs ouvrages et articles scientifiques, Luc Bonneville travaille sur le processus d’informatisation sociale, la transformation des organisations publiques sous l’angle des contraintes et pressions en milieu de travail, les logiques d’acteur, les discours et les interactions en milieu de travail.

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