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Auteur et co-auteurs
Véronique Gilbert
Université d’Ottawa
5a. Résumé

Dans de nombreux pays en voie de développement, l’itinérance juvénile en milieu urbain a principalement été étudiée de manière à en comprendre les causes et à tenter de rendre compte du quotidien des jeunes sans-abri. Toutefois, la plupart de ces recherches semblent se conclure là où je souhaite commencer, me concentrant sur le processus de sortie de rue en demandant comment et pourquoi certains enfants de la rue réussissent à sortir de ce milieu, tandis que d’autres y grandissent et deviennent des adultes de la rue. M’appuyant sur une recherche terrain ethnographique effectuée en collaboration avec l’organisme Samusocial Sénégal à l’été 2011, j’estime que loin d’être un processus linéaire, la sortie de rue est composée de va-et-vient physiques mais aussi sociaux et comportementaux entre la rue et la non-rue. Il ne suffit pas que le jeune ne soit plus physiquement dans la rue pour dire qu’il en est sorti : il apparaît plus facile de sortir l’enfant de la rue que la rue de l’enfant, puisqu’il s’y suradapte, se reconstruisant un système de valeurs et de conduites qui lui permettent de sublimer les traumatismes liés à la vie de rue dans une logique de survie. De même, à la suite d’auteurs qui estiment qu’une combinaison de facteurs push et pull poussent et attirent simultanément les enfants à la rue, je suggère que des facteurs push out et pull out en favorisent la sortie, dont les mauvaises conditions de vie et la présence active des institutions de prise en charge.