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Informations générales

Événement : 87e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Le langage sert à exprimer et à communiquer les pensées des interlocuteurs. L’usage du langage est une forme de comportement social. C'est en dialoguant que les locuteurs communiquent leurs pensées conceptuelles. Toutes les sciences qui traitent du langage, de l’action et de la pensée (la philosophie, la logique, les sciences humaines et l’intelligence artificielle) reconnaissent l’importance des différents types d’actes de discours (les actes d’énonciation, de référence, de prédication, d’expression de propositions et d’attitudes, les actes illocutoires et perlocutoires individuels et conjoints). Selon la théorie des actes de discours, les actes de discours du genre illocutoire sont les unités premières de signification et de communication dans l’usage et la compréhension du langage. Jusqu’à présent, on a surtout analysé les actes illocutoires de premier niveau accomplis par des locuteurs individuels à un seul moment d’énonciation. Cependant les interlocuteurs entendent surtout dialoguer. Parfois même leur objectif est purement conversationnel : décrire le monde, délibérer comment agir, changer le monde en faisant des déclarations et exprimer des attitudes conjointes. Notre but principal sera d’analyser la structure et la dynamique des dialogues ayant un objectif conversationnel. Nous traiterons des dialogues intelligents entre hommes et machines ainsi que de certains discours capitaux en éthique, droit et politique. Le colloque réunira des logiciens, linguistes, philosophes, juristes et informaticiens qui collaborent. On parlera des actes illocutoires de niveau supérieur. Certains chercheurs indépendants feront des présentations critiques de la théorie des actes de discours sur l’analyse de la conversation. Les communications seront regroupées autour de trois axes : Le premier axe regroupera des communications en philosophie du langage et de l’esprit. Le second concernera la modélisation logique et informatique des dialogues intelligents. Le troisième traitera de discours et de textes juridiques, politiques, éthiques et religieux particuliers des langues naturelles.

Nous traiterons des relations internes entre les deux fonctions essentielles d’expression et de communication, et la structure profonde du langage. Nous montrerons que la forme logique des actes illocutoires de premier et de second niveau impose des exigences formelles à la structure logique profonde de toute langue naturelle possible ainsi qu’à l’esprit des interlocuteurs compétents. Ainsi nous argumenterons que certains traits syntaxiques, logiques, sémantiques, pragmatiques et cognitifs sont transcendants et universaux, car ils sont indispensables. Nous montrerons aussi qu’il y a des discours éthiques, juridiques, politiques et mathématiques pourvus des quatre buts conversationnels : descriptif, délibératif, déclaratoire et expressif.

Remerciements :

Nous remercions notre collaborateur de l'UQTR le Prof. Ismail Biskri et les autorités académiques de l'UFRN pour leur aide.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue et hommage au Professeur Daniel Vanderveken

Salle : B1024 — Bâtiment : UQO L.-Brault

Communications orales

Actes de discours et attitudes

Salle : B1024 — Bâtiment : UQO L.-Brault
  • Communication orale
    Compréhension linguistique spontanée
    André Leclerc (Université de Brasília)

    Dans un premier temps, le concept de COMPRÉHENSION LINGUISTIQUE SPONTANÉE sera délimité par contraste avec le concept d’INTERPRÉTATION, lorsque nous devons réfléchir et inférer pour comprendre un discours offrant des difficultés; ensuite, avec la compréhension inter-linguistique, lorsque les interlocuteurs ne dominent pas pleinement la langue de l’autre. Je présenterai des considérations critiques sur la conception épistémique de la compréhension linguistique, qui en fait une sorte de savoir propositionnel. Après quoi la distinction de Dummett entre deux types de compréhension (dispositionnelle et occurrente) sera introduite; la première renvoie à la connaissance de la signification « stable » des mots – notre connaissance du « noyau de sens » associé à un mot par convention –, la seconde renvoie à la compréhension de la signification occasionnelle, cette dernière étant justement l’objet de la compréhension linguistique spontanée. Enfin, nous insistons sur l’importance de la notion de plan qui est centrale pour l’explication philosophique du discours. Nos actions sont toujours (ou presque) parties d’un plan. Un plan est une intention générale qui détermine des intentons subordonnées (Bratman). Les actes illocutoires sont eux aussi accomplis (généralement) en tant que parties d’un plan dont l’objectif est (généralement) perlocutoire. Ainsi, la compréhension pleine et entière d’un acte illocutoire présuppose la saisie des intentions et expectatives du locuteur.

  • Communication orale
    L'intentionnalité intrinsèque des actes de discours
    Candida De Sousa Melo (Universidade Federal da Paraíba)

    Selon Searle l'intentionnalité propre aux attitudes, à la perception et aux actions des agents est à la base de leur relation avec le monde. Il y a deux types de pensées conceptuelles dirigées vers le monde: des états intrinsèquement intentionnels comme les attitudes propositionnelles que les agents ont (leurs croyances, désirs et intentions), et des actes intentionnels comme les actes illocutoires qu'ils font en parlant (leurs assertions, directives, promesses, déclarations). Ces deux types de pensées sont logiquement liés. Car quiconque accomplit un acte illocutoire doit avoir l'intention et tenter de l'accomplir et exprimer l'attitude déterminée par sa condition de sincérité. Cependant Searle avance que contrairement aux attitudes propositionnelles qui sont intrinsèquement intentionnelles, car leur pouvoir de représentation leur est intrinsèque, les actes illocutoires ne le sont pas. Car leur pouvoir de représenter découle plutôt de l'intentionnalité de l'esprit de leurs agents. La question que se pose alors est la suivante: qu'en est t'il de l’intention-en-action caractéristique de l'accomplissement des actes illocutoires? Ceux-ci n'ont-ils pas la même forme d'intentionnalité que les attitudes propositionnelles? C'est pourquoi ils diffèrent des autres actes de discours comme les actes d'énonciations qui ne sont pas nécessairement intentionnels? Mon objectif sera d’expliquer pourquoi les actes illocutoires sont, aussi intrinsèquement intentionnels que les attitudes.

  • Communication orale
    Actes de discours, attitudes propositionnelles et théorie de l’esprit: en établissant des relations par des exemples
    Sofia Ines Albornoz Stein (Unisinos - Université de la vallée du Rio dos Sinos)

    Récemment les neurosciences ont acquis du savoir empirique sur les références sémantiques et épistémiques des attitudes propositionnelles. Dans le cas d'expressions mentales comme “croire”, “penser”, “représenter” et “avoir l’intention”, et les attitudes propositionnelles exprimées ceci nous aide à décrire les actes de discours. Les images IRMf et les mesures d'EEG ont détecté des différences d'activation neuronale entre contextes où ces attitudes étaient présentes et des contextes où des concepts liés à des référents externes étaient présents. Les agents réagissent différemment sur le plan neurologique selon le type d'énoncé utilisé: des contenant des expressions d'états et mentaux, ou exclusivement des concepts représentant des faits externes. Matthew Lieberman (2007) distingue, comme cela est courant en neuroscience récente, deux manières de connaître l'esprit des autres: la manière directe et la manière indirecte propositionnelle, à travers sa théorie des autres esprits. Les approches de la cognition incarnée considèrent qu’il existe un terrain commun biophysiologique qui permet aux êtres humains de comprendre les attitudes des autres sans les conceptualiser. C'est un grand pas en avant dans l'explication de la nature de la compréhension intersubjective d'attitudes sans présuppositions cognitivistes et référentielles des conditions nécessaires pour une référence précise des expressions mentales dans les propositions significatives exprimant une connaissance des attitudes.


Communications orales

Analyses du discours éthiques

Salle : B1024 — Bâtiment : UQO L.-Brault
  • Communication orale
    Les actes illocutoires en mathématiques
    Marco Ruffino (University of Campinas)

    La théorie des actes illocutoires a été élaborée par Austin (1962) et développée par Searle (1969, 1975, 1979) pour rendre compte des aspects illocutoires de la signification des énonciations. Elle explique l’accomplissement des actes illocutoires comme promettre, ordonner, affirmer, définir ainsi que leurs différences. Cette théorie était à l’origine conçue comme étant exclusivement pragmatique et consacrée aux aspects linguistiques des actions. Ensuite elle a été appliquée en philosophie de l’esprit, du droit et en philosophie sociale. En philosophie des mathématiques, peu d'attention a été accordée aux phénomènes pragmatiques. Car les aspects pragmatiques du langage mathématique sont presque ignorés. Les mathématiques sont généralement considérées comme traitant des vérités objectives et des propositions fonctionnelles, et leurs résultats sont exprimés dans un langage idéal formalisé. Les phénomènes typiquement pragmatiques comme les implicatures, les présuppositions et les actes illocutoires sont omniprésents dans le langage ordinaire, mais beaucoup moins évidents en mathématiques. Cependant, cette vue néglige de nombreux aspects importants (parfois même essentiels) des théories mathématiques et de leur pratique. Notre hypothèse de travail est que l’activité de découverte et de démonstration de théorèmes est imprégnée d’actes illocutoires accomplis par des agents (soit en groupe, soit individuellement, soit par projection d’un sujet idéal).

  • Communication orale
    Le point de vue et la prise en charge du locuteur énonciateur dans différents genres discursifs
    Maria Das Graças Soares Rodrigues (Universidade Federal do Rio Grande do Norte)

    D'après mes recherches (RODRIGUES, 2017, 2018) sur les différents genres discursifs juridiques, je postule qu'ils présentent trois types de locuteurs: (1) un locuteur (L); (2) un locuteur énonciateur premier (L1/E1) et (3) un locuteur-témoin (LT), parfois l'un ou l'autre. En suivant les idées d'Adam (2011) et de Rabatel (2015, 2016), je considère que L1/E1 est celui qui prend en charge le contenu propositionnel de ses énoncés. Cependant, les résultats de mes recherches (RODRIGUES, 2017) m'ont conduite à proposer une autre catégorie, celle du locuteur-témoin; celui qui parle, lors d'un témoignage, mais dont la transcription de ses dits est faite par un greffier, en 3ème personne du singulier. En analysant des scènes discursives, lors d'un témoignage où un locuteur soutient son point de vue sur ce qu'il a vu et parle afin que le greffier puisse faire la transcription de ses propos, j'ai établi identifié, décrit, analysé et interprété les marques linguistiques propres aux trois types de locuteurs. Les résultats montrent que le locuteur-témoin, même sans avoir les marques linguistiques qui caractérisent le L1/E1, a un rôle aussi important lui dans d'autres genres discursifs, car la transcription de ses énoncés véhicule une notion de prise en charge. Bref, le point de vue du locuteur-témoin à propos de ce qu'il a vu ou a observé constitue les conditions en vertu desquelles le greffier devient un L1/E1 du contenu propositionnel des énoncés du LT, le locuteur-témoin.

  • Communication orale
    En raisonnant par cas dans un contexte déontique
    Alessandra Marra (Bayreuth University)

    Je me concentrerai sur la règle d’inférence classique du raisonnement par cas (la règle qui va des prémisses "A ou B", "Si A, alors C" et "Si B, alors D" à la conclusion "C ou D") et à sa validité. Raisonner par cas semble crucial pour faire des dérivations valides même lors d’information partielle, quand on est incapable de déterminer si c’est A ou B qui tient. La règle a cependant été fortement critiquée. Kolodny et MacFarlane's (2010) ont avancé le fameux "Miners Puzzle" qui prétend montrer que la constante déontique modale "devrait" n’obéit pas au raisonnement par cas. Récemment, Bledin (2014) et Carr (2015) ont proposé d’autres contrexemples. Comme tous ces contrexemples impliquent des conditionnelles à l’indicatif dont les conséquents sont modalisés déontiquement, epistémiquement, ou probabilistiquement, l’opinion établie est que le raisonnement par cas échoue seulement quand des conditionnelles modaux et indicatifs interagissent. Je m’opposerai à cette opinion établie. Ma contribution sera double. Sur le plan négatif, I montrerai que, contrairement à l’idée reçue, il est faux que le raisonnement par cas échoue seulement quand des conditionnelles modaux et indicatifs interagissent. Sur le plan positif, je proposerai une condition suffisante de validité du raisonnement par cas. En utilisant les ressources de la Logique Informationnelle, j’argumenterai que ce raisonnement est valide quand ses conséquents sont stables relativement au changement d’information.

  • Communication orale
    On ne nait pas mourant, on le devient - Nouveaux discours sur la bonne mort
    Réjean Boivin (CIUSSS MCQ)

    L’époque contemporaine a vu se déployer de nouvelles façons d’envisager la fin de l’existence, parallèlement à l’offre de soins palliatifs. Le droit à l’autodétermination permet aux patients de choisir des options de soins qui leur sont proposées. Si au Québec, depuis trois décennies, un patient a le droit de refuser ou de cesser un traitement, depuis quatre ans maintenant, il a le droit à la sédation palliative continue ainsi qu’à l’aide au suicide, avec l’assistance d’un médecin. La Loi concernant les soins de fin de vie évoque ainsi l’ «aide médicale à mourir». Il appartient maintenant au patient de décider ce qui lui convient pour la dernière phase de son existence. Si la mort était autrefois une sorte de fatalité avec laquelle l’être humain devait se réconcilier, elle est aujourd’hui domestiquée. Le patient peut désormais souvent décider du moment et des circonstances entourant sa mort. Le socle ontologique de la finitude est ébranlé. Notre époque présente aux patients des opportunités pour déjouer la mort de façon à contrôler leur destinée. De nouveaux discours sont élaborés pour envisager la « bonne mort ». Nouveaux discours où des soignants, des patients, des proches aidants, et des institutions doivent repenser leurs attitudes et réviser leurs valeurs. De nouveaux rituels d’adieu se dessinent en ces circonstances inédites autour de nouveaux scénarios concernant les soins de fin de vie.

Communications orales

Intelligence artificielle, naturalisme et éthique

Salle : B1024 — Bâtiment : UQO L.-Brault
  • Communication orale
    Systèmes applicatifs typés et flexibilité
    Ismaïl Biskri (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Dans notre communication, nous présenterons le modèle des systèmes applicatifs typés (SAT) et la logique combinatoire (LC). Nous illustrerons l’utilisation de ce modèle par des exemples concrets dans le domaine du traitement automatique de la langue naturelle (TALN) et dans le domaine de l’analyse de texte par ordinateur (ATO).

    Nous insisterons sur le besoin de « flexibilité » que ce soit en TALN ou en ATO et le rôle qu’il peut avoir en TALN et en ATO.

  • Communication orale
    Intelligence artificielle, apprentissage machine, et raisonnement éthique
    Clayton Peterson (UdeM - Université de Montréal)

    Des avancées ont été faites en intelligence artificielle (I.A.) et en apprentissage machine au cours des dernières décennies. On constate un intérêt grandissant face à l’éthique de l’intelligence artificielle, autant pour le développement que l’utilisation des technologies. La déclaration de Montréal sur l’I.A. est un bon exemple de ce phénomène, on tente d’établir des principes généraux pour guider le développement et l’utilisation des nouvelles technologies. L’intérêt social grandissant face à la réflexion éthique sur l’I.A. se comprend à la lumière de l’évaluation des risques liés. Quand les développements technologiques se font beaucoup plus rapidement que les réformes légales, ces technologies se trouvent dans des zones grises du point de vue de la loi, sans compter qu’il y a beaucoup d’incertitude et d’ignorance face aux risques et aux dangers potentiels associés. Dans ce contexte, le principe de précaution prévaut, à savoir qu’il est préférable de mettre des mesures en place afin de diminuer les risques même si ces risques sont incertains. Or, lorsque l’on parle de risque, on parle aussi généralement de principes de sécurité, et c’est alors qu’une question se pose : Outre les principes qui guident le développement et l’utilisation des machines intelligentes, comment rendre l’intelligence artificielle intrinsèquement sécuritaire d’un point de vue éthique? Autrement dit, comment pourrait-on s’assurer qu’une machine a la capacité d’apprendre à réfléchir éthiquement?

  • Communication orale
    La normativité discursive comme modèle de l’approche naturalistique de la normativité morale
    Adriano Naves De Brito (Unisinos - Université de la vallée du Rio dos Sinos)

    La normativité est omniprésente dans les interactions humaines. En science sociale, elle est constitutive des formes de vie humaines. En science naturelle, elle est constitutive du monde car les agents sensibles y affrontent le changement. Faire face aux changements est vital pour leur survie. Plus le comportement d’un agent dans un environnement en mutation est complexe, plus il doit anticiper et contrôler les changements et gérer l’imprévisibilité. En science, la normativité sert à améliorer les prévisions. Plus l'individu est complexe et son comportement flexible, plus il doit contrôler son comportement. Quand l’éventail des possibilités rencontre le traitement de l’information, le comportement acquiert une dimension neuronale et son contrôle est soumis aux contraintes neuronales sur les interactions. Il faut alors considérer ce qui «devrait être» au lieu de ce qui simplement «sera»; les valeurs au lieu des préjugés. Du point de vue naturaliste, la normativité chez les agents biologiques dotés d'un traitement neuronal de l'information doit gérer l'imprévisibilité. Je plaiderai pour une approche naturaliste de la normativité en défendant un concept de volonté humaine qui servira de pont entre les sciences sociales et naturelles au lieu de maintenir une approche dualiste à leur égard. Le langage fournit un excellent modèle pour comprendre l'économie de la volonté sous la pression sociale, il permet à la normativité de fonctionner en termes purement naturalistes.