La population canadienne vieillissante connaît une hausse de la prévalence du déclin cognitif lié à la perte d’autonomie. Selon des études épidémiologiques, le départ à la retraite est associé à un déclin cognitif accentué. Or, les profils cognitifs des retraités demeurent hétérogènes. La réserve cognitive, déterminée par la complexité de l'emploi, pourrait expliquer ces différences en favorisant le maintien des capacités cognitives durant le vieillissement. L’objectif est d’examiner le rôle modérateur de la complexité professionnelle dans le déclin cognitif associé à la prise de la retraite. L’échantillon comprend 1 442 individus âgés de 45 à 85 ans ayant effectué des mesures de la vitesse de traitement et des fonctions exécutives durant les deux phases de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement. Travailleurs à la 1re phase, les participants sont regroupés par leur statut de retraite à la 2e phase. La complexité des tâches au travail est mesurée par trois facteurs d'interaction avec les données, le personnel et le matériel. Les résultats d’une régression linéaire multiple indiquent que les tâches professionnelles de haut niveau de complexité liée aux données atténuent l’écart entre retraités et travailleurs sur les performances des fonctions exécutives. Ces résultats soulignent l’importance de prendre en considération l’occupation professionnelle pour développer des stratégies de prévention adaptées aux travailleurs les plus à risque de présenter un déclin cognitif à la retraite.
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