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Julie Bouchard, Université de Montréal

Fonder une école, réaliser une recherche, élever un enfant : trois défis pouvant sembler a priori fort différents. Ils tirent pourtant leur source d’un même souffle dans ma thèse de doctorat : contribuer à la réussite éducative de tous. L’image qui me vient pour l’illustrer est celle d’un enfant qu’on a porté, accompagné et qui a grandi, petit à petit. Il part, le sac à dos rempli des outils qu’on lui a fournis.

Récit : Bouchard

L’objectif est de décrire les relations École-Famille-Communauté dans une école publique alternative québécoise en milieu défavorisé. Un type d’école reconnu pour favoriser des formes de collaboration contribuant à la réussite éducative des élèves, mais peu exploré par la recherche. L’école que j’ai cofondée. Subjectif me direz-vous?

Une école qu’on a cofondée avec d’autres citoyens de son quartier défavorisé. Les fondations sont solides. Face au dos de son sac à dos, on croise les doigts pour que le travail se poursuive au mieux afin qu’il gravisse le mur de la vie avec succès. Bien sûr, on continue de le soutenir, mais différemment.

J’adopte maintenant le rôle de chercheuse, menant une étude de cas unique collaborative. L’objectif est de décrire les relations École-Famille-Communauté dans une école publique alternative québécoise en milieu défavorisé. Un type d’école reconnu pour favoriser des formes de collaboration contribuant à la réussite éducative des élèves, mais peu exploré par la recherche. L’école que j’ai cofondée. Subjectif me direz-vous? Il est vrai que d’étudier scientifiquement un projet dans lequel on est personnellement impliqué présente son lot de défis. Une subjectivité qui toutefois, lorsque réfléchie, rigoureusement encadrée et combinée à la subjectivité des autres, peut devenir riche de sens.

C’est parce que j’ai contribué à faire naître cette école que j’ai perçu son potentiel pour décrire les relations en milieu défavorisé. Je connaissais déjà les mesures mises en place pour privilégier les élèves vivant en situation de « défavorisation » lors de l’inscription. Cette implication personnelle a également permis d’établir un lien suffisamment intime pour réaliser un séjour ethnographique dans l’école et des entretiens focalisés en groupe mettant en relation des gens au statut différent. Ces méthodes particulières offrent un accès privilégié aux dynamiques telles qu’elles sont vécues au quotidien. Finalement, ce lien développé avec les acteurs du terrain permet de les convaincre d’agir à titre de cochercheur à toutes les étapes de la recherche. Voilà le défi passionnant de mon doctorat! Et c’est face au dos du sac à dos en marche que je pose un regard sur mes enfants; biologiques, scientifiques, scolaires.


  • Julie Bouchard
    Université de Montréal

    Julie Bouchard est doctorante en psychopédagogie à l’Université de Montréal et auxiliaire de recherche pour le Pr. Serge J. Larivée. Elle est également enseignante au Département de psychologie du Collège de Maisonneuve depuis 2010. Avant ses études en sciences de l’éducation, elle a étudié au doctorat en psychologie communautaire à l’Université du Québec à Montréal. Elle est aussi titulaire d’un baccalauréat en psychologie de l’Université de Sherbrooke. Ses recherches portent principalement sur la collaboration entre école - famille - communauté, l’école alternative et l’intervention en milieu défavorisé.

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