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Coralie Mercerat , Université du Québec à Montréal, Coralie Mercerat,

Pour moi, le soutien social a été une aide précieuse pour passer à travers les craintes, les doutes, les angoisses liés au doctorat. Plus particulièrement, les relations de solidarité qui se créent entre les étudiants et étudiantes de troisième cycle [...].

Découvrir #MagAcfas : Coralie MerceratQuelle était votre perception quant aux défis personnels que représente la réalisation d’un mémoire, d’une thèse, d’un postdoctorat?

J’avais une représentation bien précise de ce que seraient mes journées de doctorante. Je pensais à des journées entières plongée dans mes textes, dans mes lectures, dans ma rédaction. J’avais aussi l’image que la période du doctorat « bougeait » beaucoup et que je serais bien occupée et ne verrais pas les journées défiler.

C’est partiellement vrai!

Il faut bien admettre que c’est très très difficile – presque impossible pour ma part – de travailler pendant huit heures sur un travail prenant intellectuellement. C’est tout un défi de gérer son temps et de planifier ses journées et ses efforts. Il y a des jours où tout va vraiment très bien, la rédaction « coule », l’argumentaire est limpide. Il y en a d’autres où on ne sait pas pourquoi… on est bloqué! Pourtant, les conditions sont les mêmes, les lieux, le moment de la journée… C’est à n’y rien comprendre! Dans ces creux, la productivité est très basse, ça en devient presque décourageant.

Qu’est-ce qui pèse ou a pesé sur votre bien-être?

Dans les premiers temps de mon doctorat, je dois dire que le manque de repères m’a amenée à vivre beaucoup de sentiments d’échec. Cette sensation de ne pas « accomplir » quelque chose ou de ne pas avoir été « productive » est encore très présente dans mon quotidien de doctorante, car les buts sont extrêmement éloignés (c’est long une thèse!). On est aussi très – peut-être trop –  exigeants envers nous-mêmes. Un autre élément qui pèse, paradoxalement, est le fait d’être si libre. En effet, même si je suis libre dans la gestion de mon temps, je suis également contrainte parce que dès que je ne suis pas en train de travailler sur ma thèse – si je suis en stage ou que je réalise d’autres contrats pour gagner ma vie –, un fort sentiment de culpabilité m’envahit.

Quelles solutions avez-vous adoptées?

Pour moi, le soutien social a été une aide précieuse pour passer à travers les craintes, les doutes, les angoisses liés au doctorat. Plus particulièrement, les relations de solidarité qui se créent entre les étudiants et étudiantes de troisième cycle, partageant la réalité de mon quotidien, représentent des ressources enrichissantes en tant qu’étudiante, mais aussi, et simplement, en tant qu’humaine. De plus, côtoyer des personnes qui ne sont pas aux études me change les idées et me donne du recul par rapport aux concepts qui peuplent mon cerveau et à mon quotidien de thésarde.

En termes relationnels, créer une relation de confiance avec son directeur ou sa directrice de thèse est également primordial pour trouver du réconfort, voire parfois la motivation qui nous manque pour passer par-dessus les difficultés. Varier les sources de travail m'a aussi permis de développer mon sentiment de compétence. Par exemple, mon emploi aux Services à la vie étudiante de mon université dans le cadre duquel j’anime, entre autres, des ateliers sur les défis et les stratégies de rédaction aux cycles supérieurs m’ont amenée à rencontrer des étudiants et étudiantes qui vivaient parfois des expériences similaires aux miennes. Je développe encore mes compétences dans ce domaine et j’ai l’impression que mon expérience directe, le fait que je sois également en rédaction, enrichit beaucoup les idées et les bienfaits que je peux leur apporter.

Un autre élément qui pèse, paradoxalement, est le fait d’être si libre.

  • Coralie Mercerat
    Université du Québec à Montréal

    Coralie Mercerat est étudiante au doctorat en psychologie communautaire à l’UQAM. Détentrice d’une maîtrise en psychologie de la santé de l’Université de Lausanne (Suisse), Coralie est arrivée au Québec il y a trois ans. Depuis, en plus de se consacrer à ses études doctorales, elle donne des ateliers de soutien à l’apprentissage au sein des Services à la vie étudiante (SVE) de l’UQAM et encadre des étudiants et étudiantes dans divers cours offerts par la TELUQ.

  • Coralie Mercerat

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