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Katy Larouche, Journaliste
Le rapport Stern sur l’économie du changement climatique propose qu’un pourcent du PIB soit dédié annuellement à la transition énergétique. Et il y a urgence.

 

[Colloque 417 - Transition énergétique et territoires : quels modèles pour le développement du Québec?]

Gel d’embauche dans la fonction publique, compressions de 490 millions, augmentation des tarifs… les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement du Québec ne cessent de s’alourdir. Sous ces prétextes, on pourrait alors vouloir relayer au second plan les projets de transition énergétique, et ce, loin derrière la création d’emplois et le remboursement de la dette. Les changements climatiques ne sauront toutefois pas attendre le retour à l’équilibre budgétaire pour se manifester. Que faire alors pour éviter l’impasse?

Les chercheurs François L’Italien et Gilles L. Bourque de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) de l’Université Laval, se sont demandé comment pourrait être financée cette transition dans un contexte de compressions budgétaires. Le rapport Stern sur l’économie du changement climatique propose qu’un pourcent du PIB y soit dédié annuellement. Au Québec on parle donc de 90 à 100 milliards sur vingt ans. Devant cette somme considérable, les chercheurs de l’IREC suggèrent quatre moyens de rassembler les financements nécessaires. 

Des obligations vertes
  • L’épargne en vue de la retraite génère des millions de dollars qui sont confiés aux institutions financières chaque année. A la seule Caisse de Dépôt et placement du Québec, ce sont 41 millions en fonds de retraite qui sont gérés. Le chercheur François l’Italien propose de mettre à profit ces sommes en créant des obligations vertes qui constitueraient une alternative d’épargne à long terme, entre autres en vue de la retraite. Les sommes réunies seraient utilisées pour financer l’électrification des transports, un modèle qu’a déjà adopté l’Ontario. 
Un CÉLI québécois
  • Les Comptes d’épargnes libres d’impôts (CÉLI) permettent aux Canadiens d’économiser tout en laissant leur argent à l’abri de l’impôt. Les chercheurs de l’IREC suggèrent  d’importer cette  structure au Québec afin de dédier les sommes à la rénovation verte. « C’est un privilège de ne pas payer d’impôt sur ses épargnes, ça semble donc légitime que cet argent servent à des projets sociaux », explique François L’Italien. 
Un fond de transition à la Caisse de dépôt et placement
  • Avec près de  15 % de ses actifs dans le domaine des sables bitumineux et 8 % dans l’exploitation minière, la Caisse investit beaucoup dans l’énergie non-renouvelable constatent les chercheurs de l’IREC. « Un fond de transition énergétique prendrait une partie des actifs de la Caisse, disons 3 millions, ce qui est bien peu comparé à l’ensemble de l’argent qu’elle gère », souligne François L’Italien. Après tout, même le géant des oléoducs Enbridge a fait l’acquisition de la moitié du plus grand parc éolien à Lac-Alfred. Pourquoi la Caisse ne lui emboîterait-elle pas le pas ?
Des fonds dédiés
  • Selon le plan des chercheurs de l’IREC, le fonds de transition qu’ils proposent pour la Caisse de dépôt et placement pourrait être divisé en plusieurs fonds dédiés à des régions ou à des filières spécifiques. Les organismes régionaux participeraient activement à la gestion du placement, en plus d’aider à l’acceptation sociale des projets dans leur communauté.

En admettant que le gouvernement du Québec vit avec des réserves financières de plus en plus limitées, il a cependant le pouvoir de réguler l’allure que prendra la transition énergétique, car transition il aura, volontaire ou forcée. « Des solutions existent, assure François L'Italien, il faut juste sortir des sentiers battus. »


  • Katy Larouche
    Journaliste
    Présentation de la journalisteKaty Larouche est étudiante au certificat en journalisme à l’Université de Montréal. Adepte du multiplateforme, elle a complété un baccalauréat en télévision à l’UQAM et a contribué à différents médias étudiants sur le web. C’est toutefois sur le voilier-école des Reporters de la mer qu’elle a fait ses premiers pas en journalisme de terrain en sillonnant le fleuve St-Laurent. Cette expérience a confirmé son intérêt pour les questions environnementales qu’elle souhaite aborder sous diverses facettes, dont celle de la science.

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