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Le vendredi 31 mai 2019

La sociologie du risque est l’un des champs les plus innovants en sociologie contemporaine. Dans le contexte de la crise des années 1920, les économistes Frank H. Knight et John M. Keynes furent parmi les premiers à développer des réflexions sur le risque en sciences sociales. Il est donc étonnant de voir émerger, six décennies plus tard, la sociologie du risque, une spécialisation sociologique peinant toujours à jouir d’une reconnaissance institutionnelle dans le monde universitaire francophone. Dans son allocution présidentielle à l’American Sociological Association, James F. Short (1984) s’inquiétait de la fragmentation grandissante de la sociologie et de son incapacité à offrir un contrepoids au discours hyperspécialisé de la gestion technoscientifique du risque. Or, tant le risque comme objet que la sociologie du risque comme champ de connaissances croisent un nombre impressionnant de sous-disciplines sociologiques : sciences et technologies, environnement, mouvements sociaux, travail, individuation, organisations, santé, crime, sports et loisirs, marchés et finance. Cela tient notamment à l’ambiguïté de la notion de risque, renvoyant tant au danger qu’au possible. À l’origine de la sociologie du risque, l’anthropologie culturelle (Douglas et Wildavsky, 1982) et la théorie de la société du risque (Beck, 1986) développèrent des théories générales de la perception et de l’expérience du risque, réduit au danger. À la suite de la publication de sa traduction anglophone en 1992, ce n’est qu’en 2001 que le célèbre ouvrage d’Ulrich Beck, La société du risque, fut accessible au public francophone. Malgré la publication d’ouvrages de référence (Peretti-Watel, 2001) et de synthèses circonscrites (Chateauraynaud et Torny, 1999), la sociologie francophone tarde à investir systématiquement la sociologie du risque, mais également certains des sous-champs les plus fertiles défrichés par cette sociologie contemporaine, tels que l’assurance, la surveillance et la catastrophe. En contribuant à la synthèse des connaissances, ce colloque vise d’abord à clarifier les grands axes de recherche en sociologie du risque actuelle afin de favoriser l’innovation théorique et empirique, tout en mettant en lumière « l’enflure discursive » du risque et les limites du concept sociologique de risque. La sociologie du risque s’inscrit par ailleurs elle-même dans le contexte de la « question sociale du risque », émergeant dans les années 1950 et 1960 avec les mouvements d’opposition à l’énergie nucléaire, se déployant dans les années 1970 autour de la question environnementale mondiale et des mouvements écologistes, et se renforçant enfin autour des controverses sur les innovations biotechnologiques. Ce colloque vise ainsi également à réfléchir à la position et aux orientations de la sociologie du risque face au monopole de la gestion technoscientifique et probabiliste ainsi que des sciences économiques sur la connaissance et les politiques publiques de gestion du risque.

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Colloque

Section 400 - Sciences sociales

Responsables

  • Mathieu Charbonneau
    Université Concordia
  • Martin French
    Université Concordia
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Avant-midi

08 h 30 à 10 h 15
Communication orale
Communications orales
Risque, capitalisme de plateforme, travail et (in)sécurité
Bâtiment : UQO L.-Brault
Local : B1008
Présidence/Animation : Jean-François Filion (UQAM - Université du Québec à Montréal)
08 h 30
Mot de bienvenue
08 h 45
Fabrique urbaine et modes de régulation face à l’économie des plateformes de services. Les risques de la « plateformisation » de la société : le cas de la mobilité urbaine.
Lyne Nantel (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
Résumé
09 h 15
De volontaires à techniciens du risque.
La professionnalisation de la sécurité incendie du Québec
Karine St-Denis (Collège Lionel-Groulx)
Résumé
09 h 45
De la sociologie du risque à la sociologie de l’assurance : l’assurance comme gouvernance, marchandise fictive et mutualisation solidaire
Mathieu Charbonneau (Université Concordia)
10 h 15
Pause
10 h 30 à 12 h 00
Communication orale
Communications orales
Risque, nature et (in)certitudes environnementales
Bâtiment : UQO L.-Brault
Local : B1008
Présidence/Animation : Valérie De Courville Nicol (Université Concordia)
10 h 30
Le conflit à l’ère de l’Anthropocène : enjeux épistémologiques et politiques rattachés à la problématisation du risque
Martin Samson (USP - Université Saint-Paul)
Résumé
11 h 00
Le réenchantement du risque à l'ère de la crise écologique: critique du voile d'ignorance de la rupture métabolique dans la théorie du précautionnisme de la sociologie de Bronner
Jean-François Filion (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Résumé
11 h 30
Risque, catastrophe : deux rapports anthropologiques au monde
Frederick Lemarchand (Université de Caen Normandie)
Résumé

Dîner

12 h 00 à 13 h 00
Diner
Dîner
Repas sur place
Bâtiment : UQO L.-Brault
Local : B1008

Après-midi

13 h 00 à 15 h 00
Communication orale
Communications orales
Risque, santé, crime et politiques
Bâtiment : UQO L.-Brault
Local : B1008
Présidence/Animation : Annie-Claude Savard (Université Laval)
13 h 00
Quand un risque en cache un autre ou le paradoxe de politiques publiques amplifiant les menaces des pesticides pour la santé, l’environnement et les systèmes agro-alimentaires
Louise Vandelac (UQAM - Université du Québec à Montréal)
13 h 40
L’anxiété généralisée à l’ère de l’anxiété
Valérie De Courville Nicol (Université Concordia)
Résumé
14 h 20
Des jeunes délinquants cotés en risque. Usages et effets des outils d’évaluation dans le suivi de jeunes délinquants à Montréal et dans les Laurentides
Nicolas Sallée (UdeM - Université de Montréal)
Résumé
15 h 00
Pause
15 h 15 à 16 h 15
Communication orale
Communications orales
Risque, consommation et enjeux du jeu de hasard
Bâtiment : UQO L.-Brault
Local : B1008
Présidence/Animation : Nicolas Sallée (UdeM - Université de Montréal)
15 h 15
« Risque et responsabilité » : un regard critique sur les campagnes de prévention et de promotion des jeux de hasard et d’argent
Annie-Claude Savard (Université Laval), Sylvia Kairouz (Department of Sociology and Anthropology, Université Concordia)
15 h 45
Pédagogie du poker: Pokerstars School et prise de risque dans la vie quotidienne
Pierre-Olivier Jourdenais (Université Concordia), Martin French (Université Concordia)
16 h 15 à 16 h 30
Communication orale
Communications orales
Mot de clôture
Bâtiment : UQO L.-Brault
Local : B1008