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Alexandra Nadeau, Journaliste
La ville est comme un corps en constante mouvance. La culture y émerge, se transforme. Elle structure la ville, et, à l’inverse, la ville modèle l’art.

 

 

 

 

 

 

[Colloque 302 - La vie culturelle dans l’entrecroisement de la presse et de la ville]

Montréal, 1920. À l’Est du boulevard Saint-Laurent, le Théâtre national accueille plusieurs centaines de francophones. À l’Ouest, les anglophones se retrouvent au théâtre His Majesty’s. Au milieu, le Monument national sépare les deux univers. 

Montréal, 2014. Anglos et Francos se mélangent davantage, en d’autres lieux. L’espace culturel s’éclate et s’étale.  

Cartographier le Montréal culturel de la première moitié du 20e siècle; tel est le but des travaux de recherche menés par l’équipe multidisciplinaire Penser l’histoire de la vie culturelle au Québec, dont fait partie Lucie Robert, professeure au Département d’études littéraire à l’UQAM. « À la question du "quand" posée par les historiens, nous ajoutons celle du "où" », explique-t-elle.

La ville est comme un corps en constante mouvance. La culture y émerge, se transforme. Elle structure la ville, et, à l’inverse, la ville modèle l’art. La recherche à laquelle participe Lucie Robert permet également de comprendre la géographie culturelle et d’y lier la géopoétique, c’est-à-dire la façon dont les artistes s’approprient la ville, représentent et décrivent leur univers géographique. « Il y a le Montréal de Hugh MacLennan, de Gabrielle Roy, de Adrien Hébert », souligne la chercheuse. Chaque ère est donc caractérisée par sa géopoésie.

«Au début du 20e siècle, Montréal joue le rôle de noyau autour duquel gravite toute la culture du Québec.»

La ville, par sa densité, permet aux artistes de se croiser, de confronter leurs pratiques et leurs idées, explique Lucie Robert. Au début du 20e siècle, Montréal joue ainsi le rôle de noyau autour duquel gravite toute la culture du Québec. Paper hill est le quartier où se concentrent les maisons de presse; plusieurs écoles d’art sont sur la rue Sherbrooke; la Petite-Bourgogne est le berceau du jazz nord-américain; et le Red Light s’éclate dans son excentricité. 

D’après Lucie Robert, la période 1900-1950 est marquante pour toutes les disciplines culturelles confondues. Autour des années 1950, la métropole amorce une véritable transition vers la modernisation et la géographie artistique se transforme par cette modernité.

Depuis le début du 21e siècle, la géographie culturelle de Montréal change de visage. L’évolution des technologies entraîne une décentralisation, et il faut de plus en plus se déplacer vers les banlieues pour assister à des événements culturels. La configuration artistique est passée du carré confiné au centre-ville, à l’étoile, dont les branches pointent désormais vers la périphérie. L’art se démocratise. Plus que jamais accessible depuis son salon, il prend place dans les rues et fait participer les citoyens de tous horizons.

Modification de l’espace des possibles

Lors du colloque, l’équipe de recherche examinera la manière dont les quartiers remplacent le rôle de la paroisse comme lieu d’appartenance identitaire des citoyens et des artistes. Elle se demandera notamment si  l’émergence de quartier vient avant les artistes ou si c'est la présence d’artistes qui suscite la création de quartiers. Autre question : Montréal tente-t-elle désormais d’attirer les regards internationaux pour se démarquer par sa créativité au dépend de l’avancement et de l’espace de la culture locale ?

L’équipe amasse aujourd'hui les données, et bientôt elle localisera les mouvances créatives au sein de la ville. Cartographier le Montréal culturel : un défi qui fait revivre l’identité artistique cachée derrière les murs et les quartiers de la métropole.

   


  • Alexandra Nadeau
    Journaliste
    Présentation de la journalsiteAlexandra Nadeau termine tout juste un baccalauréat en géographie urbaine et en environnement à l’Université McGill. Elle complète également un certificat en journalisme à l’Université de Montréal. Elle s’intéresse au journalisme depuis le Cégep, et c’est avec Le Délit, le journal francophone de l’Université McGill, qu’elle viendra concrétiser son projet de devenir journaliste. Elle a travaillé au Délit pendant un an et demi, à titre de secrétaire puis de chef de section aux actualités. Elle a également fait un stage chez GaïaPresse, une plateforme web sur l’environnement au Québec. Alexandra a un intérêt marqué pour l’éducation, les problématiques urbaines et les enjeux environnementaux.

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