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Myriam Francoeur, Stagiaire en journalisme scientifique
Des lasers à impulsions ultrarapides attaquent les cellules cancéreuses quelques millimètres sous la peau en laissant les tissus sains intacts.

7 mai 2012, 80e Congrès de l'Acfas – Daniel Houde propose un traitement novateur dans le but de combattre certaines formes de cancers de la peau. Il suffirait de soumettre les cellules cancéreuses, proches de la surface de la peau, à un puissant laser à très courtes impulsions. Le professeur du Département de médecine nucléaire et de radiobiologie de l'Université de Sherbrooke a présenté cette technique prometteuse lors du colloque Science aux échelles de temps ultrarapides et applications.

L’équipe de M. Houde a observé une diminution de la croissance de tumeurs cutanées chez des souris à la suite d’une exposition à un laser à impulsions femtoseconde (un milliardième de millionième de seconde!). Cette source de lumière libère une grande quantité d’énergie, à quelques millimètres sous la surface de la peau. Cette énergie est ensuite concentrée par l’ionisation des molécules d’eau environnantes, dont sont essentiellement composées les cellules.

L’énergie du laser rompt également les liens atomiques dans les molécules d’eau, ce qui génère une multitude de radicaux libres. Ces particules ionisées s’attaquent par la suite aux cellules cancéreuses.

Le chercheur espère qu’un premier prototype de traitement sera disponible d’ici deux ans. L’équipe a déposé une demande de brevet international pour cette méthode. Elle ciblera le carcinome basocellulaire superficiel, une forme de cancer de la peau qui peut survenir sur le visage ou le haut du torse. Ces soins seront moins coûteux que les traitements actuels, principalement basés sur une intervention chirurgicale.

Technique plus précise et efficace

Il existe différents traitements de radiothérapie, les plus répandus étant des doses ciblées de rayons X ou de rayons gamma (plus énergétiques que les rayons X). Ces rayons pénètrent profondément dans les tissus vivants et peuvent même les traverser. Mais ils interagissent avec les tissus sains et peuvent les endommager.

« L’idéal est de pouvoir avoir une dose d’entrée nulle, une dose maximale dans le tissu ciblé, et une dose de sortie nulle », souligne M. Houde. Des faisceaux de protons focalisés satisfont à cette condition. Il n’en existe néanmoins qu’une source au Canada, située dans les laboratoires de TRIUMF (TRI-University Meson Facility) à Vancouver, mais on n’y fait « que des cas de démonstration.et ce traitement est assez coûteux ».

Par contre, le faisceau laser femtoseconde ne pénètre que quelques centimètres sous la peau, laissant même les premiers millimètres intacts. En changeant la durée de l’impulsion, le chercheur peut également modifier la profondeur d’impact du laser. Ce faisant, la lumière n’interagit qu’avec les tissus malades. Le chercheur a par ailleurs constaté que l’application de plusieurs faisceaux améliore la qualité du traitement, au point où certains cancers ont disparu.

Cette présentation s’inscrivait dans un colloque sur les applications diverses des lasers à impulsion ultracourte dans le domaine de la médecine, en industrie… mais surtout en recherche fondamentale. 


  • Myriam Francoeur
    Stagiaire en journalisme scientifique

    Dès le secondaire, Myriam Francoeur a eu la piqûre pour les sciences, plus particulièrement la physique. Décidée à poursuivre une carrière dans ce domaine, elle a terminé un baccalauréat en physique à l’Université de Montréal, puis une maîtrise en astrophysique dans la même institution. À ce moment, elle découvre la communication scientifique : elle écrit dans le Journal canadien des étudiants en physique en plus de donner des conférences grand public sur l’astronomie. En 2011, elle fait une croix sur la physique et s’inscrit au certificat en journalisme à l’Université de Montréal dans le but de devenir journaliste scientifique.

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