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Sandrine Bourque, Stagiaire en journalisme scientifique
En 2010, ils étaient 50 millions d’hommes et de femmes à avoir fui leur terre natale à cause de catastrophes naturelles ou de dégradations climatiques. Dépourvus de protection juridique tant au niveau interne qu’au niveau international, on les appelle les réfugiés climatiques. Portrait.

10 mai 2012, 80e Congrès de l'Acfas – Utilisé pour la première fois dans un rapport du programme des Nations-Unies pour l’environnement en 1985, le terme « réfugié climatique » désigne toute personne ayant été contrainte au déplacement, tant pour cause de catastrophes naturelles que de dégâts d’origine humaine. Sans pour autant lui assurer une protection juridique adéquate. Comme le souligne Ana Beduschi, de l’Institut de Droit européen des Droits de l'Homme (IDEDH), « les réfugiés climatiques ne font l’objet d’aucune qualification juridique, et sans qualification, pas de protection ».

Des pays plus à risque

La doctorante, de passage au congrès, n’a pas hésité à lier la situation économique des migrants aux changements climatiques auxquels ils sont confrontés : « On remarque que ce sont dans les régions pauvres et peu développées qu’on recense le plus de réfugiés environnementaux ». Certains pays, à cause de leur situation géophysique, sont plus exposés que d’autres aux lourdes conséquences qu’entraînent les changements climatiques – réduction des terres arables, désertification, hausse du niveau de la mer, baisse des réserves alimentaires.

Au sommet de la liste des pays les plus touchés par les migrations environnementales: le Myanmar, le Bangladesh et les Philippines, trois pays au climat chaud et très humide. Vanessa Cournoyer-Cyr, de l’Université de Sherbrooke, ajoute : « En 2010, la Banque asiatique de développement (BAD) estimait le nombre de personnes déplacées pour des raisons environnementales en Asie du sud-est à 42 millions de réfugiés. Mais 2010 a été une année catastrophique pour cette région du globe. »

Un défi en termes de gouvernance

Chose certaine, les études portant sur les réfugiés environnementaux sont insuffisantes, à l’instar des mesures politiques qui pourraient garantir leur intégrité. « La convention de Genève, qui a fixé un statut aux réfugiés, n’inclut toujours pas le cas des réfugiés environnementaux, ce qui pose un grave problème », explique Vanessa Cournoyer-Cyr. « Il est impératif d’y ajouter le réfugié climatique afin de lui garantir des droits. »

Les deux panélistes rappellent qu’à l’issue de la conférence de Cancun, qui a eu lieu à l’automne 2010, un accord a reconnu l’importance de « favoriser la compréhension, la coordination et la coopération concernant les déplacements, les migrations et la réinstallation planifiée » à la suite d’une catastrophe naturelle ou d’une dégradation environnementale importante. Cet accord est toutefois considéré inefficace et limité par de nombreux spécialistes.

Propos recuellis durant le colloque Flux et régimes migratoires : tendances nouvelles et mutations qualitatives


  • Sandrine Bourque
    Stagiaire en journalisme scientifique

    Étudiante en communication, politique et société à l’UQAM, Sandrine Bourque a signé plusieurs articles dans des journaux étudiants au cours de ses études au Cégep du Vieux-Montréal. Elle a fait ses premiers pas dans le milieu du journalisme à Radio Centre-Ville, la radio multilingue de Montréal, où elle a animé durant l’été 2010 un magazine d’actualité hebdomadaire, Planète Montréal.

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