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Clémence Cireau, Stagiaire en journalisme scientifique
Les jeunes ne vont plus voter, dit-on. Pourtant ils participent activement à la vie politique et sociale. L’agitation actuelle n’étonne pas ceux qui ont étudié la génération montante.

10 mai 2012, 80e Congrès de l'Acfas – « Si les jeunes ne vont plus voter, c’est en partie parce qu’ils sont très mobiles. Certains changent trois fois par an de logement. L’éloignement de leur milieu d’origine leur fait parfois perdre le lien avec les enjeux sociaux et les candidats », explique Madeleine Gauthier, professeur honoraire au Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, qui clôturait le colloque Les jeunes et l’action politique : participation, contestation, résistance.

Cependant, « quand la cause en vaut la peine, les jeunes n’hésitent pas à se rendre aux urnes. Nous l’avons vu lors du référendum de 1995 », estime-t-elle. Et les jeunes participent par ailleurs à la vie politique de bien d’autres manières. « J'ai trouvé des centaines d’associations de toutes sortes qui s’intéressent au bien commun, aux autres, aux intérêts collectifs ».

Alain Bertho, professeur à l’Université de Vincennes Saint-Denis, est d’accord avec elle. Les jeunes préparent le changement pour les générations suivantes. Pour ces deux chercheurs, les réformes sociales des années 1970 sont une conséquence des luttes des jeunes de l’époque. « Il n’y aurait pas eu de gouvernement souverainiste s’il n’y avait pas eu 1968 », précise Madeleine Gauthier.

« Quelle est la mission de cette génération? » se demande Alain Bertho. « En 1968, l’avenir nous appartenait. Aujourd’hui, c’est plus dur pour les jeunes. Ils doivent réinventer le monde. » Madeleine Gauthier pense que c’est pour cela que la question de l’environnement est si populaire. « C’est ce qui reste à gagner ».

Martin Boire, étudiant à la maîtrise en pratiques de recherche et action publique à l’INRS, nuance : « comment réfléchir sur ce que pourrait être le Québec de demain alors qu’on est toujours en lutte pour préserver les acquis du passé? »

Alain Bertho pense que « la mission qu’il reste aux générations précédentes, c’est de ne pas laisser seuls les jeunes dans leurs combats. » Madeleine Gauthier, cette sociologue qui étudie les jeunes depuis 40 ans cache mal son amour pour ces « porteurs d’avenir ». À la clôture du colloque, c’est avec les larmes aux yeux qu’elle a lancé son crédo : « J’ai l’espoir que la génération suivante fera encore mieux ».


  • Clémence Cireau
    Stagiaire en journalisme scientifique

    Clémence Cireau part durant sa dernière année de licence en information et communication à l’Université de Bordeaux, en échange au Québec. Elle y réalise alors une maîtrise en journalisme scientifique à l’Université Laval. Elle a travaillé pendant deux ans à la Chaire de journalisme scientifique de l’Université Laval. Désormais, elle écrit des articles en journalisme scientifique, en parallèle de son poste d’adjointe de direction au sein du magazine Médecine Sciences Amérique.

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